L'Algérie est parvenue, par voie diplomatique, à introduire la décision du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki d'accorder à Israël le statut d'observateur auprès de l'organisation panafricaine à l'ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l'Union africaine (UA), pour statuer sur les réserves exprimées par des Etats membres ayant rejeté l'adhésion de l'entité sioniste à l'organisation continentale. La décision de Moussa Faki «d'inscrire les réserves exprimées par les Etats membres de l'UA concernant cet accord à l'ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l'UA» intervient suite à la position forte de la diplomatie algérienne qui a précisé que «cette décision, prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, n'a ni la vocation ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l'Acte constitutif de l'Union africaine». «La récente décision du président de la Commission de l'Union africaine (UA), d'accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives n'est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l'organisation continentale à la juste cause palestinienne», a écrit le MAE, soulignant que «les modes de fonctionnement de l'UA ne permettent aucune possibilité pour les quatre-vingt-sept Etats observateurs extra-africains d'influencer les positions de l'Organisation continentale, dont la détermination est la compétence exclusive de ses Etats membres». L'Algérie a été la première à répondre à la décision de Moussa Faki, et ce en cohérence avec ses positions soutenant la légalité internationale et la défense du droit des peuples opprimés à l'autodétermination. Par la suite, les réactions des pays africains ayant rejeté cette décision se sont succédé. Sept délégations permanentes auprès de l'UA à Addis-Abeba ont exprimé leur rejet dans une note. Neuf autres pays africains, avec à leur tête l'Afrique du Sud, ont exprimé leur indignation suite à cette décision «injuste et injustifiée». Pour sa part, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a affirmé, jeudi dernier, que la décision prise par Moussa Faki «a ignoré totalement l'intérêt suprême de l'Organisation africaine et des avis et des préoccupations connues de ses Etats membres», soulignant la nécessité d'aborder cette question comme priorité au vu de ses répercussions juridiques et politiques à long terme pour l'UA, ses politiques et positions sur les questions régionales et internationales. La République sahraouie a souligné dans un communiqué que son objection à cette décision «est intervenue à l'image de l'opposition de plusieurs Etats membres de l'UA, sachant que l'UA avait précédemment examiné la demande d'adhésion d'Israël en tant que membre observateur à l'UA, une demande qui a été rejetée en 2013, 2015 et 2016». Même avant la note des sept pays africains, les ambassades de la Jordanie, du Koweït, du Qatar et du Yémen ainsi que la représentation de la Ligue arabe à Addis-Abeba ont exprimé leur solidarité avec les sept ambassades en ce qui concerne cette question. Suite aux efforts soutenus visant à «revoir» la décision du président de la Commission de l'UA, ainsi que la programmation d'une séance à cet effet, l'Algérie a de nouveau prouvé qu'elle demeure fidèle à ses principes inaliénables en soutien aux peuples colonisés, au moment où le Maroc ne cesse d'établir des relations de normalisation avec l'entité sioniste en oeuvrant à lui conférer la qualité d'observateur près de l'UA. De leur côté, les médias officiels marocains ont commis un autre scandale en qualifiant l'article du chef de bureau de la MAP en Ethiopie dans lequel il avait considéré l'octroi à Israël du statut d'observateur auprès de l'UA comme un échec diplomatique pour l'Algérie. À cet égard, le président de l'Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihmane a qualifié l'article de «faux pas scandaleux» alors que son secrétaire général, Aziz Hanawi s'était interrogé si le Maroc ne faisait pas office d'antenne diplomatique israélienne en Afrique avant de se demander si «le retour d'Israël à l'UA comme observateur est-il pour autant une victoire diplomatique pour le Maroc'».
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Posté Le : 10/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com