Algérie

Le coup de Jarnac



Le mois de Ramadhan est censé être le mois de piété et de rahma envers son prochain. Mois aussi, nous apprennent les textes coraniques, où Lucifer et autres démons se voient ligotés... Mais il est de leurs suppôts ici-bas qui ne résistent pas, sommes-nous tentés de dire, à la tentation du vol à la tire, vol à l?esbroufe, vol à l?étalage, le fric-frac des voitures et autres coups d?arraché. En ce mois du repentir et de la réconciliation avec soi-même, l?escalade du vol prend, au demeurant, toute sa signification. Dans les souks populaires principalement, des bandes organisées font dans la rapine et guettent au premier coup d??il le chaland venu faire ses emplettes. Il en est de même au niveau des stations de bus, où le vol à la bousculade se pratique au su et au vu de tout le monde. Peu importe les moyens utilisés par les prédateurs, l?essentiel est de réussir le coup de Jarnac préparé minutieusement. Après « el yabsa », moyen en vogue ces derniers temps, qui consiste à neutraliser et à étouffer sa proie en usant d?une man?uvre diabolique, voilà une autre trouvaille qui est en passe de faire des émules dans le milieu de la « petite » pègre. Nombre de marchés publics communaux de la capitale demeurent le lieu privilégié de la horde qui agit en toute impunité. Les échos de tels forfaits parviennent des quartiers populeux, où les marchés grouillent de monde, notamment à Boumati et à El Harrach pour ne citer que ces quartiers à forte densité. A la faveur du ramdam de la foule dans laquelle ils se fondent, les professionnels du délestage, sans foi ni loi, désignent leur victime dès que celle-ci franchit la porte du marché, dit communal. Le subterfuge se veut subtil et sans accrocs : une légère bousculade qui consiste à marquer à la craie la victime avant que celle-ci ne se voit braquée plus loin à l?arme blanche par des compères sans scrupules. Des méfaits accomplis au grand jour par des multirécidivistes. De tels endroits qui n?offrent, au grand dam de ceux qui les fréquentent, le moindre sentiment de sécurité. Des scènes qui ne nous rappellent pas moins aussi, à tort ou à raison, la citation d?Alphose Allais : « La misère a cela de bon, elle supprime la crainte des voleurs. »


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)