Algérie

Le coup de gueule marocain à Tripoli


La délégation marocaine, conviée aux cérémonies du 40ème anniversaire de l'arrivée au pouvoir de Mouammar Kadhafi, a quitté les lieux de la manifestation, à Tripoli, pour protester contre la présence de représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Selon une dépêche de l'agence de presse officielle marocaine MAP, la délégation marocaine, conduite par le Premier ministre Abbas El-Fassi, a exprimé «sa vive protestation» auprès des autorités libyennes. L'agence marocaine souligne qu'un détachement des forces armées royales, qui devait participer à un défilé organisé à cette occasion, a «immédiatement annulé sa participation».

 Le gouvernement marocain, poursuit la MAP, «exprime sa vive protestation devant cette surprenante attitude, alors que toutes les assurances avaient été données au préalable».

 Le Maroc «demande aux autorités libyennes les explications nécessaires et appropriées face à ce geste inamical à l'égard des sentiments du peuple marocain», conclut la dépêche.

 La RASD a été représentée à ces festivités par son président M. Abdelaziz et par une forte délégation. Avant l'ouverture des cérémonies marquant ce 40ème anniversaire, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine avaient tenu une session spéciale consacrée aux conflits dans le continent. Le sommet s'est achevé lundi par l'adoption de la déclaration de Tripoli et d'un plan d'action, pour trouver des solutions urgentes aux crises et conflits en Afrique. Dans ce contexte, l'Union africaine (UA) avait affirmé son appui aux efforts en cours des Nations unies pour surmonter l'impasse actuelle dans laquelle se trouve le conflit du Sahara occidental. Les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA ont également réaffirmé leur appui aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, qui appellent à des négociations directes entre les deux parties à savoir : le Front Polisario et le Maroc, sans conditions préalables, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable devant permettre l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux principes de la charte des Nations unies. Dans son rapport présenté devant cette session spéciale, le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, a indiqué que le conflit du Sahara occidental est «toujours dans l'impasse», en raison, a-t-il expliqué, de la «polarisation des positions des parties et, plus récemment, du fait de l'insistance du Maroc que sa proposition d'autonomie est la seule base de négociations dans les pourparlers avec le Polisario, bien que le Conseil de sécurité de l'ONU ait pris note des propositions respectives des deux parties, telles que soumises en avril 2007». Le Conseil de sécurité avait adopté, le 30 avril dernier une résolution demandant aux deux parties en conflit de poursuivre les négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'arrangements conformes avec les objectifs et principes énoncés dans la charte des Nations unies. M. Ping, qui qualifie d'encourageante la dernière rencontre en Autriche entre le Front Polisario et le Maroc, a plaidé, dans son rapport, pour «l'accélération du processus de recherche d'un règlement définitif de ce conflit qui dure depuis des décennies et ce, au détriment non seulement du peuple sahraoui, mais aussi de la coopération régionale si nécessaire dans le Maghreb».


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