Algérie

Le coup de gueule de Yaya Touré


La sortie des équipes africaines du Mondial-2018, ne peut laisser insensibles les anciens footballeurs africains. L'international Yaya Touré, ne s'est pas contenté de regarder les matchs de la coupe du monde 2018 mais aussi, à assister, avec une déception étouffante la sortie des cinq représentants du plus grand continent de la planète.«Arrêtons de nous chercher des excuses sans arrêt. L'Afrique doit prendre conscience qu'elle ne peut pas miser tous les quatre ans sur un miracle pour essayer de faire croire que tout va mieux», écrivait-il dans une chronique que lui ouvre le quotidien sportif «France Football».
Une réaction que beaucoup de glorieux footballeurs ressentent, comme il le souligne «Si on ne dit rien et si on continue de ne rien faire, je sais ce qu'il va se passer : on va changer les sélectionneurs en place en faisant croire que les solutions ont été trouvées». Il reste que ce mal qui secoue le football africain est souvent dénoncé par les media. Pour les dirigeants, changer de sectionneur, c'est sortir la tête de l'eau.
«Le football africain, est souvent mis à rude épreuve. Une mascarade qui dure depuis trop longtemps en Afrique. On préfère, poursuit- il reporter la faute sur une personne plutôt que sur un système et une organisation. Pourtant, c'est de là que tout part.
Des fédérations qui, la plupart du temps, ne font que de la ?paperasse' et des petits arrangements entre amis plutôt que de mettre en place les conditions et les bases d'un football solide», devait-il dénoncer, avant de s'interroger sur ce qui bloque les présidents des fédérations à aller à la chasse aux idées neuves, que les autres exploitent déjà afin de résister aux diverses températures et vagues des championnats européens. «Pas pour trouver le nouveau Neymar, mais pour s'inspirer de structures solides?
En Afrique, on préfère passer notre temps à tourner autour de la maison, mais on n'y entre jamais. On parle beaucoup, mais personne n'adopte le même langage. À chaque fois, c'est pareil : il y a de belles promesses, mais aucune discipline ni suite dans les idées», s'est-il contenter d'écrire. Et d'ajouter «Si l'on ne veut plus voir nos jeunes talents tenter des paris insensés et risqués en partant à l'aventure... mettons des moyens dans la formation. C'est ça l'avenir. Qu'on arrête de dire que l'Afrique n'a pas d'argent». Plus directe, Yaya touré, n'hésitera à remuer dans la casserole qui brûle depuis fort longtemps.
«Il y en a, mais seulement il continue d'être soit mal utilisé, soit détourné». La solution pourrait être dans la communication. «Que l'on écoute les Abedi Pelé, les Eto'o, les Drogba, les Kalou, les Okocha. Mais qu'on ne fasse pas semblant. Tous ces grands-là ont beaucoup à donner, à enseigner. Créons les conditions pour les associer à des réflexions concrètes. Le très haut niveau, ça ne s'improvise pas. Mais ça peut se transmettre». Ce qui est souvent dénoncé sur les plateaux des télés africaines, est mis en exergue dans ses écrits. Une manière de sonner le réveil et de cesser de traîner dans les couloirs a la recherche d'un intérêt.
Il le dit avec force : «Que les fédérations arrêtent de penser à leur petit confort. Les grands joueurs ne veulent surtout pas piquer des places ou des postes, mais juste les aider à mieux appréhender l'avenir. Malheureusement, on ne les écoute pas. Que l'on chasse tous les inutiles qui encombrent les bureaux des fédérations et qu'on y installe tous ceux qui ont une vraie compétence et un vécu. Il est temps que l'Afrique se réveille et en finisse avec ces dirigeants qui monopolisent des postes pendant vingt. Trente, voire quarante ans !» Et de conclure par un fort message qui résonnera dans les oreilles des gestionnaires de foot africain, en l'occurrence «l'histoire risque de se faire sans nous. Et moi, j'aimerais bien être encore sur cette terre pour assister à une nouvelle Coupe du monde sur le sol africain. Mais il ne suffit pas d'en rêver pour y arriver.»
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