LE COUP DE GRACE POUR AMMI CORSO

De toutes les sociétés musulmanes et surtout maghrébines, l'Algérie est toujours classée parmi les pays qui en toute chose vire vers l'excès. Par exemple, durant toutes les fêtes que ce soit le mariage, les funérailles ou bien les fêtes religieuses, toutes les cérémonies sont fêtées d'une façon excessive où le budget est dilapidé en un tourne main. Concernant le mois de jeûne suivi de la fête de l'Aid Esseghir, les chefs de famille se ruinent financièrement en cédant aux caprices de leurs femmes et de leurs enfants qui au fil des années sont devenus de plus en plus exigeants en improvisant des recettes de pâtisserie orientale nouvelles provenant d'autres pays musulmans. Jadis, les gâteaux traditionnels se limitaient à quelques types tels le makrout, la bahlaoua, le cake, tcharek et quelques autres genres de gâteaux qui ornaient la table de l'Aid. Sauf que maintenant au lieu de se contenter que de cela, nos femmes algériennes improvisent d'autres sucreries qui n'ont rien à voir avec nos traditions et qui coutent les yeux de la tête car les rapaces commerçants profitent de cette aubaine pour saigner à blanc les pauvres pères de famille. C'est le cas de notre Ammi Corso qui malgré que démuni se plie aux exigences de madame car maintenant même les pauvres diables veulent concurrencer les riches et c'est le coup de grâce pour ce dernier qui est obligé d'emprunter de l'argent pour satisfaire les désirs de madame car si cette dernière monte sur ses grands chevaux, c'est la scène de ménage et Ammi Corso n'est plus en mesure d'affronter sa femme en raison des différentes maladies qui le rongent et peut facilement tomber dans les paumes et c'est toujours lui le perdant. Car plus l'homme devient faible devant la femme, plus cette dernière prend le dessus. Il est bien dit dans un dicton arabe » aacha man arafa kadrah oua djalassa dounah » car il ne faut jamais être plus royaliste que le roi.