Algérie

Le coup de force d'Ould Abdelaziz pour un 3e mandat



Le coup de force d'Ould Abdelaziz pour un 3e mandat
À plus de deux années de la fin du second mandat présidentiel du général Mohamed Ould Abdelaziz, qui expirera en 2019, la bataille fait rage entre l'opposition et le pouvoir sur la question d'une réforme de la Constitution ouvrant la voie à un 3e mandat.Malgré le rejet régulièrement réaffirmé par les partis de l'opposition à ce projet de réforme de la Constitution, le gouvernement mauritanien tente de l'imposer à la classe politique locale, comme le confirment les nouvelles révélations sur son contenu. Ceci a amené l'opposition à réagir de façon virulente, notamment après les déclarations de Mohamed Lemine Ould Cheikh, le porte-parole du gouvernement mauritanien. Ce dernier a confirmé que la modification de la limite de deux mandats présidentiels serait effectivement à l'ordre du jour du dialogue en cours sur la révision de la Constitution. Le Forum national pour la démocratie (FNDU), qui boycotte le dialogue, est également totalement opposé à tout changement de l'article de la Constitution relatif à la limitation des mandats du président de la République. Il n'en demeure pas moins que le général Mohamed Ould Abdelaziz semble avoir opté pour un stratagème consistant à une réforme profonde de la Constitution, dont notamment le nombre des mandats présidentiels, pour faire passer la pilule. Et pourtant, le chef de l'Etat mauritanien avait déclaré il y quelques mois : "Je n'ai jamais dit, à aucun moment, que j'allais modifier la Constitution pour me représenter. J'ai fait deux serments pour la respecter. Ils sont plus forts que ce que je dirai à l'avenir." Toujours est-il que le député Khalil Ould Tiyeb de l'Union pour la République, le parti au pouvoir, a révélé les intentions du gouvernement en affirmant : "Le déverrouillage de ces articles concernant l'âge du président doit s'étendre également à ses mandats limités à deux par la Constitution." Cette sortie médiatique a provoqué une levée de boucliers chez l'opposition qui, outre le fait de refuser de prendre part au débat, dénonce une man?uvre qui vise à permettre à Mohamed Ould Abdelaziz de rempiler. Parmi les réformes constitutionnelles que propose l'Union pour la république, parti du président au pouvoir, figure notamment la modification du drapeau national et l'élargissement des pouvoirs du président de la République. Il est également question de la rehausse de l'âge limite du candidat à l'élection présidentielle à 80 ans. Cet âge est actuellement fixé à 75 ans par la Constitution. Parmi les autres amendements inscrits à l'ordre du jour, il y a la création de Conseils régionaux élus pour remplacer le Sénat, qui doit être supprimé, et d'un poste de vice-président de la République. Rappelons que le général Mohamed Ould Abdelaziz, qui fêtera ses 60 ans en décembre prochain, est arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008. Il a été élu en 2009, puis réélu en juin 2014 pour un second mandat de cinq ans.Merzak Tigrine


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