Algérie

Le coup de bill'art du Soir La liste de Ben Ghabrit



Par Kader Bakou
Hier en France, devait sortir en salles le film Les hommes libres du réalisateur français d'origine marocaine Ismaël Ferroukhi. Paris 1942, Younes, un jeune émigré algérien, vit du marché noir. Arrêté par la police, il accepte son chantage d'espionner à la mosquée de Paris dont les responsables sont soupçonnés de délivrer de faux-papiers à des juifs et à des résistants français.
A la mosquée, Younes fait connaissance avec le chanteur d'origine algérienne Salim Halali. Touché par sa (belle) voix et par sa personnalité, il se lie d'amitié avec lui. Il découvre aussi que Halali est juif. Malgré les risques, Younes met un terme à sa collaboration avec la police. Il devient progressivement un militant de la liberté. Le film est basé sur des faits réels avec, notamment, l'histoire peu connue de Si Kaddour Ben Ghabrit, recteur de la mosquée de Paris qui délivrait de faux-papiers à des juifs et à des résistants durant l'occupation allemande. Ben Ghabrit a ainsi pu sauver un grand nombre de juifs des rafles et des trains de la mort en partance pour Auschwitz. «Quand un ami, à qui j'ai parlé de mes découvertes, m'a expliqué que Ben Ghabrit avait sauvé sa grand-mère, d'origine juive, pendant la guerre, j'ai tout de suite eu envie d'écrire cette histoire», a déclaré Ferroukhi. Si Kaddour Ben Ghabrit est né en 1868 à Sidi-Bel-Abbès. Durant la Seconde Guerre mondiale, il avait sauvé la vie de nombreux juifs, dont celle du chanteur Salim Halali en leur faisant octroyer par le personnel administratif de la mosquée des certificats d'identité musulmane, qui leur permirent d'échapper à l'arrestation et à la déportation. Dans le documentaire La Mosquée de Paris, une résistance oubliée, réalisé pour l'émission Racines de France 3 en 1991, Derri Berkani rapporte que ce sont les Francs-tireurs et Partisans algériens (FTP), essentiellement constitués d'ouvriers, qui avaient amené ces juifs à la Mosquée de Paris, afin de les protéger. Annie-Paule Derczansky, présidente de l'Association des Bâtisseuses de paix, précise que «selon Albert Assouline, qui témoigne dans le film de Berkani», 1 600 personnes auraient été ainsi sauvées. Les hommes libres aura-t-il le même succès et le même retentissement que La liste de Schindler de Steven Spielberg '
K. B.


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