Algérie

Le coup de bill'art du Soir Le monde à l'envers



Par Kader Bakou
Les jeunes, qui ont toujours entendu dire autour d'eux que les études ne servent à rien, ont, pour la plupart, abandonné l'école très tôt.
Croyant comme on leur disait que le «t'beznis » est l'unique et plus rapide moyen de devenir riche et respecté, ils n'ont voulu apprendre aucun de ces métiers qui permettent de gagner honnêtement sa vie. Aujourd'hui, des centaines de milliers d'entre eux considèrent comme un droit «légitime» de squatter la rue et d'installer où ils veulent leur «tabla» de fruits et légumes, de jouets, de vêtements et même de fast-food. Généralement, leurs parents, eux aussi, n'ont pas terminé leur scolarité. Quand ils avaient atteint l'âge adulte, ils n'avaient pas hésité un instant quand leurs parents à eux leur avaient dit qu'ils ont «grandi» et qu'il est temps de «fonder un foyer». La planification des naissances, ils n'y croient pas. Comment avoir un logement ' C'est simple, il faut installer un gourbi quelque part en ville en attendant la prochaine campagne «d'éradication de l'habitat précaire». Un fil du poteau ou du poste de transformation du coin, et on a l'électricité gratis. Tôt ou tard, ces «citoyens» sans instruction, peu cultivés et parfois mal éduqués se retrouveront dans un bel appartement eux et leur nombreux enfants ayant souvent le même «CV» qu'eux (Fellag a parlé de gremlins). Ils ont gagné : ce n'est pas avec les études, le sérieux et le travail qu'on réussit en Algérie. En Algérie, il y a aussi des millions de citoyens diplômés, éduqués, instruits, cultivés et civilisés. Ceux-là ne font jamais quelque chose contraire à la loi. Quand leurs parents leur disent qu'il est temps de fonder un foyer, ils leurs répondent qu'ils ont déposé un dossier de demande de logement et qu'il n'est pas raisonnable de se marier alors qu'on n'a pas où habiter avec sa future femme. Le temps passe. Tous les voisins qui disaient que les études ne servent à rien ont bénéficié d'un logement. Les diplômés, éduqués et cultivés, eux, sont partis à l'étranger. C'est comme ça que le pays se «vide» de ses meilleurs enfants et que les «signes » d'un pays en voie de «sous sous- développement» se multiplient à tous les niveaux.
K. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)