Algérie

Le coup de bill'art du Soir



Le coup de bill'art du Soir
Par Kader Bakou«Rendez-moi belle !» avait demandé Esther Honig à des graphistes de plusieurs pays. Les critères de la beauté changent d'un pays à un autre. Pour le prouver, une jeune journaliste américaine, Esther Honig, a envoyé une photo de son visage à des graphistes de 25 pays afin de voir comment ils allaient la retoucher. L'initiative appelée «Before and after» (avant et après) a donné des résultats surprenants. Esther Honig a donné aux graphistes une photo comparable à une photo d'identité classique dans laquelle on voit toutefois ses épaules nues. Certains graphistes comme ceux des Philippines et du Bangladesh l'ont «habillée». Le Marocain l'a même «islamisé» en la couvrant d'un strict voile, corps et tête compris (mais avec du rouge à lèvres). D'autres, notamment l'Américain, ont changé sa coiffure. Les «améliorations» après la séance photoshop ont pratiquement touché tout : la structure du visage, la couleur de la peau, la forme des yeux, etc. Le graphiste serbe, par exemple, lui a donné des yeux clairs. Cette opération a finalement révélé que photoshop est le miroir d'une vision de la beauté qui diffère d'un pays à l'autre et certainement d'un individu à l'autre.Esther Honig est une Américaine blanche. Priscilla Yuki Wilson, Américaine elle aussi, est une métisse. Son père est Noir américain et sa mère Japonaise. Priscilla Yuki Wilson a passé sa vie à se demander : «Qui suis-je '»«J'étais tiraillée entre deux cultures, entre ma mère qui me disait de mettre de l'écran solaire pour ne pas brunir et mon père qui me disait que je ne serai jamais blanche», raconte-t-elle sur son blog. Après avoir vu l'expérience de Honig, elle décida, elle aussi, d'entrer en contact avec des professionnels de la retouche photo à travers le monde, pour voir comment ils percevaient la beauté des femmes métisses. Làaussi, elle a été parfois «habillée» (Inde, Mexique). l'Américain a allongé ses cheveux. le graphiste algérien a donné un coup de flou à la photo et ajouté un décor étoilé. Mais Priscilla Yuki Wilson a surtout découvert que son cas a dérouté les graphistes et qu'il n'existe pas vraiment de standard de beauté pour les femmes métisses.«Ils ne savaient pas quoi faire de moi (...) Je vis dans une société qui ne s'est toujours pas adaptée à mon type de visage. On me renvoie toujours le message selon lequel avoir la peau claire c'est mieux, et que les cheveux lisses sont plus attirants. Comme si on niait totalement que les filles comme moi existent», fait-elle remarquer.«En comparaison avec les photos d'Esther Honig, où son visage est devenu une toile permettant de projeter près d'une douzaine de standards beauté différents, je me suis rendu compte que mon apparence représentait un défi même pour photoshop. En tant que femme avec des origines mixtes, je ne correspond tout simplement à aucun des standards de la beauté», dira-t-elle en conclusion.La beauté, une question de culture 'K. 'b.?




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