Le coup de bill'art du Soir

Par Kader BakouEn automne, c'est la première cueillette des olives dans l'Algérie indépendante. Aucun villageois, même le centenaire du village, n'a auparavant connu l'indépendance. Les oliviers sont une propriété collective. Le champ se trouve sur la rive d'un affluent du grand oued, parfois paisible, parfois inquiétant, au gré des pluies et des averses. Les villageois, par familles, s'installent pour la journée au milieu des arbres.A midi, c'est l'heure du déjeuner et d'un petit repos à l'ombre des arbres. Un groupe de vautours tournoie loin dans les airs. Un court instant, il rappelle aux villageois le funeste souvenir des victimes de la guerre. Mais, cette fois, ce n'est pas un cadavre humain, mais la carcasse d'un marcassin qui a attiré cette nuée de vautours au-dessus de cette partie de la forêt.Un signe des «anciens» et le travail reprend. Les femmes travaillent plus dur que les hommes. Les olives, noires ou vertes, sont déposées dans des sacs différents.Un homme arrive au trot sur une magnifique jument blanche. Son chien, un berger allemand, paraît énorme au petit enfant. L'homme descend de sa monture et propose à Hocine une balade à cheval.Hocine remarque que l'animal a de petites oreilles comparées à celles des ânes du village. «Elle court vite, votre jument '» demande Hocine à l'homme. «Oui et elle peut même voler dans les airs si je le lui demande», lui répond l'homme. Avant de repartir au galop, suivi par son énorme chien berger allemand, l'homme informe Hocine qu'il est un de ses oncles et qu'il habite un village voisin. (A suivre)K.?'b.?