Algérie

Le coup de bill'art du Soir



Le coup de bill'art du Soir
Par Kader BakouAla Eddine Mekki Reguieg a gardé son accent jordanien. Dernièrement, il a commencé l'écriture d'un livre sur l'histoire de sa famille, de l'exil forcé au XIXe siècle vers le Chem, à son propre retour volontaire en Algérie dans les années 1970. Il nous a aussi parlé de la lutte de son père à Jérusalem aux cètés des Palestiniens dans les années 1940, au début de l'occupation sioniste. Ala Eddine est né en Jordanie, pays où il a passé une bonne partie de sa vie. Il a gardé de beaux souvenirs d'enfance et de jeunesse. Il se rappelle la coexistence pacifique et harmonieuse des différents peuples et religions : musulmans et chrétiens, Arabes, Kurdes, Tcherkesses, Arméniens”?«Les chrétiens étaient très éduqués, c'est nous qui étions un peu sauvages», nous a t- il dit un jour en souriant, à propos de certains de ses souvenirs d'enfance.Reguieg est retourné en Algérie, par conviction, plein de cette ferveur révolutionnaire de ces temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître. Il voulait apporter sa contribution à l'édification du pays. Il a longtemps travaillé comme journaliste, notamment, à El Moudjahid El Ousbouî (El Moudjahid hebdo) et dernièrement comme chroniqueur à Sawt Al Ahrar. A l'âge de la retraite (administrative), il continue à écrire de plus belle. En 2012, il publié un volumineux ouvrage intitulé Ahadith fi el fikr wa el adeb wa el fen, paru aux éditions Enag. Ce livre de 373 pages est un recueil d'entretiens journalistiques réalisés par Reguieg avec des personnalités algériennes et étrangères, comme Kateb Yacine, Youssef Chahine, Med Hondo, le cinéaste russe Stanislav Rostotski, Saâd Ardache, le Nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986 ou l'Allemande Sigrid Hunke, l'auteure du livre Le soleil d'Allah brille sur l'Occident. En 2013, sort le Roman Eddoukhoul ila el ghaba el mouhtariqa (Taksidj. Com) dont l'histoire se déroule dans l'Algérie des années 1990, en proie au terrorisme.La santé de Ala Eddine Mekki commence à décliner. Il souffre de divers maux et maladies. Sa démarche devient lente et il ne peut plus escalader certaines marches trop hautes. Les trottoirs de nos rues mal étudiés, l'obligent parfois à faire de pénibles détours. Il suit aussi un traitement préventif contre la maladie de Parkinson. mais, ces ennuis de santé n'influent guère sur sa bonne humeur, sa gentillesse et sur son activité intellectuelle. Au contraire, il se met à écrire plusieurs romans à la fois, sans compter les nouvelles qu'il écrit souvent en une seule journée. L'un de ces romans raconte l'histoire d'un jeune Algérois qui va vivre chez les Touareg. Il écrit aussi des histoires humanistes sur un homme passionné par les chevaux et un autre homme, passionné par la nature et les oiseaux. Entre deux coups de fil de son ami l'écrivain Merzak Bagtache, Mekki écrit tout le temps et partout, parfois dans les cafés populaires de son quartier Bab El-Oued.Il a toujours un crayon ou un stylo et des feuilles blanches dans les poches. Quelques jours avant le mois de Ramadhan, Mekki a cessé de sortir se promener avec ses amis et discuter avec eux sur l'art, la littérature et la culture”? Alla Eddine Mekki Reguieg n'écrira plus”? Depuis samedi, il repose en paix au cimetière d'El-Kettar. Un juste est parti. Paix à son âme !K.?'b.?




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)