Le coup de bill'art du Soir

Par Kader BakouOn les appelle «les quatre walkyries». Ce sont les quatre femmes ministres de la Défense en Europe : la Norvégienne Ine Marie Eriksen Sèreide, la Suédoise Karin Enström, la Néerlandaise Jeanine Hennis-Plasschaert et l'Allemande Ursula von der Leyen. Publiée sur internet par la ministre néerlandaise de la Défense, Jeanine Hennis-Plasschaert, la photo de cette charmante bande des quatre ministres de la Défense de pays d'Europe du Nord est la plus populaire de la Conférence sur la sécurité de Munich.La Finlandaise Elisabeth Rehn fut la première femme ministre de la Défense dans un pays européen entre 1990 et 1995, avant de devenir sous-secrétaire générale des Nations unies.De ces quatre walkyries ou amazones, seules la Norvégienne et la Suédoise sont spécialistes dans le domaine militaire. Ine Marie Eriksen Sèreide est capitaine de la Défense cètière de Norvège. Issue de l'Académie militaire royale, Karin Enström est capitaine des Forces de débarquement maritimes de Suède. Première femme ministre de la Défense en Allemagne, Ursula von der Leyen était médecin-gynécologue à la clinique universitaire de Hanovre.D'autres pays ont également eu une femme ministre de la Défense, notamment, la France, l'Espagne, la Lituanie et la Lettonie. Chanteuse de jazz, Vlasta Parkanovà a été à la tête du ministère tchèque de la Défense en 2007-2009. L'éphémère ministre japonaise de la Défense (4 juillet-27 août 2007) Yuriko Koike était une animatrice populaire à la TV. Elle a avoué un jour que le problème principal pour elle était de choisir une tenue pour la parade et non de commander l'armée. Mais sa démission a été provoquée par le scandale de la divulgation de données confidentielles sur le système antimissile Aegis développé par les États-Unis.La nomination d'une femme à la tête du ministère de la Défense est souvent considérée, à tort ou à raison, comme un baromètre du degré de démocratie dans un pays. Les femmes ont remporté beaucoup de batailles sur d'autres fronts. Mais il reste beaucoup à faire.La directrice de l'ONU Femmes, l'ancienne présidente du Chili, Michelle Bachelet, estime qu'il est temps d'instaurer des «quotas sur les femmes» dans les différentes institutions, postes de responsabilité, etc.«Les femmes qui veulent faire leur carrière rencontrent énormément d'obstacles. Alors si nous voulons atteindre une réelle égalité des sexes et assurer les droits de la femme, nous devons élaborer un programme d'actions positives. En l'occurrence, il s'agit de quotas spéciaux ou de lois sur les possibilités égales», a-t-elle déclaré récemment.Selon les derniers chiffres de l'ONU, les femmes sont chefs d'Etat ou de gouvernement dans 10% des 192 pays membres des Nations unies. Dans 28 pays, elles représentent 30% des membres des Parlements. Les meilleurs dans ce domaine sont les pays scandinaves et Cuba (40-45% de femmes députées). Les femmes membres de la classe politique représentent 11% en Russie et 17% aux Etats-Unis.En Finlande, champion du monde de la galanterie, elles représentent 63% des effectifs du gouvernement. Les femmes détiennent la moitié des portefeuilles ministériels en Norvège et en Espagne.Les pays où les femmes ont le plus de droits sont généralement les plus développés, les plus prospères et les plus stables (sans oublier qu'il y fait bon vivre). Est-ce leur développement qui a amélioré la condition de la femme ou, au contraire, le rèle important de la femme dans ces pays qui a accéléré leur développement' Certainement les deux.K.'b.