Algérie

Le coup de bill'art du Soir La civilisation d'un «sauvage»



Le coup de bill'art du Soir La civilisation d'un «sauvage»
Par Kader Bakou
Les meilleures œuvres cinématographiques sont souvent adaptées d'œuvres littéraires. Dersou Ouzala du réalisateur japonais Akira Kurosawa est l'une d'elles. Sorti en 1975, le film est une coproduction soviéto-japonaise. Il est adapté du livre éponyme, autobiographique, de Vladimir Arseniev publié en 1923. Le long métrage a été récompensé du Grand Prix au 9e Festival de Moscou et a reçu l'oscar du meilleur film étranger en 1976.
Ce film relate la très forte amitié entre un autochtone sibérien et un topographe russe au début du XXe siècle. L'officier-topographe Vladimir Arseniev est chargé par l'armée tsariste de faire le relevé de terres alors encore inexplorées dans la vallée de l'Oussouri, à la frontière chinoise. En été 1902, il rencontre Dersou Ouzala, un chasseur golde qui connaît la taïga comme sa poche. Le détachement de soldats finit par adopter le vieil homme qui devient le guide de l'expédition. C'est grâce à Dersou Ouzala que Arseniev est resté en vie quand ils se sont égarés au crépuscule dans une toundra balayé par le blizzard. La mission terminée, les deux hommes se séparent. Cinq années plus tard, en 1907, Vladimir Arseniev revient en Sibérie pour une nouvelle expédition topographique. Il retrouve Dersou qui redevient son guide. A cause de problèmes de santé, le vieil homme accepta finalement l'asile que lui propose Arseniev dans sa maison à Khabarovsk (Extrême-Orient russe). Mais loin de la taïga, et malgré l'affection que lui porte la famille Arseniev, Dersou dépérit, ne supportant pas les règles de la vie citadine. Il implore alors le capitaine de le laisser repartir vers les lieux auxquels il est attaché. Arseniev accepte à contrecœur… Dersou Ouzala était un très bon tireur. Des soldats russes voulaient, un jour, tester sa précision au fusil. Il posent une bouteille de verre sur une pierre et lui demandent s'il est capable de l'atteindre à une telle distance. «Je peux, mais pourquoi briser une bouteille inutilement», leur répondra-t-il. Quelle belle leçon de civilisation !
K. B.


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