Par Kader Bakou
Le Nigérian Nasset était un des rappeurs du groupe algérois 2 Pass (Two Pass). Avec ses copains algériens, il a animé plusieurs des concerts dont un à la salle Ibn Zeydoun d'Alger où le groupe a fait un tabac.
Mais Nasset avait un problème : il n'avait pas les papiers nécessaires pour s'installer en Algérie. Il est reparti au Nigeria et 2 Pass n'avait pas survécu au départ de sa «perle noire». Joe Okitawonya est artiste plasticien. Juste après le baccalauréat obtenu à l'Académie des beaux-arts de son pays, la République démocratique du Congo, il rejoint l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Il sera membre fondateur de la Communauté des étudiants ressortissants de la RD Congo en Algérie (CERRDCA). Son diplôme en poche en 2010, il devient un des artistes les plus dynamiques (et les plus populaires) sur la place d'Alger. A vrai dire, il n'avait pas attendu l'année 2010 pour commencer ses travaux et ses expositions. Ainsi, et à titre d'exemple, il avait en 2009 participé à l'exposition collective «Afrique Work- Shop» à la galerie Racim ainsi qu'à la réalisation de la plus grande fresque d'Alger à l'occasion du 2e Festival culturel panafricain. Il a même travaillé à la Radio Chaîne III à l'émission «Réactions en chaîne». Au nom de l'Algérie, il avait, par ailleurs, exposé ses travaux en France et au Brésil. Joe Okitawonya, lui aussi, à un «petit problème » de papiers. Il aimerait bien s'installer et travailler à Alger, mais «la loi, c'est la loi». La loi dit que Joe Okitawonya est un «étranger » et que pour renouveler sa carte de séjour, il lui faut justifier d'un job en Algérie (artiste n'est pas un métier '). Et comme pour pouvoir travailler «légalement», il faut avoir une carte de séjour, c'est un vrai cercle vicieux ! Un «frère» algérois de Joe a fait remarquer : «Personne ne lui a proposé la nationalité algérienne...» Juste après son expo «Le bleu de Mouni» à l'Institut français d'Alger, Joe Okitawonya est parti en France pour animer une expo en Hexagone. Mais outre son «frère jumeau» Amine L., des dizaines, voire des centaines, d'autres «frères» et «sœurs» algériens de Joe attendent le retour du «plus algérois des Congolais ». La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, connaît personnellement Joe. Un témoin raconte que lors d'une expo au Panaf' 2009, la ministre est allée discuter avec lui et l'a présenté comme étant «le fils de l'Algérie». Joe Okitawonya a eu le rôle principal dans le film Les cent pas de Monsieur X de Sofia Djama, présenté à la Cinémathèque algérienne. Le film raconte l'histoire de Monsieur X, un homme qui se rend compte que ses pas ne laissent aucune trace sur le sable contrairement à son ami Jorg le Suédois. Monsieur X entame sa quête : retrouver la preuve de son existence, c'est-à-dire ses traces de pas... Non, Joe Okitawonya n'est pas un «Monsieur X», il est notre Black magic man !
K. B.
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Posté Le : 19/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Soir d'Algérie
Source : www.lesoirdalgerie.com