Algérie

Le coup de bill'art du Soir Les «cigognes» d'Alsace à Timimoun



Par Kader Bakou
De la glaciale Alsace européenne au brûlant soleil de Timimoun l'Africaine. C'est un peu l'itinéraire de la solidarité tracé par l'association française Trait d'union solidarité Alsace (Tusa).
Déjà et en collaboration avec l'Association des droits de l'enfant et de l'adolescent de Timimoun (ADEA), elle a jeté les bases d'un partenariat algéro-français intitulé : «Femmes de Timimoun, d'El Goléa et des ksour du Gourara.» Le projet vise également à assurer la sauvegarde du patrimoine de tissage du Gourara, le développement économique de la région, l'insertion professionnelle des jeunes filles et la protection de l'environnement. Un atelier de tissage a déjà ouvert ses portes dans la ville de Timimoun. En 2006, quand avait germé l'idée d'un projet de soutien aux jeunes tisserandes à Timimoun et dans les ksour du Gourara, le patrimoine de tissage local était en voie d'extinction. Les tisserandes ne travaillaient plus la laine et avaient opté pour la fibranne, moins chère. Plus grave : la plupart des motifs anciens et leur signification symbolique sont oubliés. Les couleurs utilisées sont trop vives et peu esthétiques. Aucune tisserande n'effectue ses teintures elles-mêmes et la teinture naturelle a totalement disparu. La plupart des jeunes tisseuses diplômées du CFPA sont au chômage et tentent de trouver une insertion professionnelle dans d'autres secteurs plus porteurs. Animés de la volonté de redonner à Timimoun et au Gourara la fierté de leur riche patrimoine de tissages anciens, l'ADEA et TUS Alsace décident de créer un atelier. A l'atelier An Nahda (la renaissance) travaillent aujourd'hui des jeunes filles de Timimoun ainsi qu'une Tlemcenienne installée dans l'Oasis rouge depuis son mariage. Les objectifs des deux associations sont ambitieux : retrouver puis sauvegarder la mémoire du tissage de Timimoun, du Gourara, du Tidikelt, du Tinerkouk et du tissage saharien en général, Contribuer à l'insertion des jeunes tisseuses diplômées dans le tissu économique de la région, créer des emplois, mettre en place des formations intensives débouchant sur de hauts niveaux de qualification en tissage et en teinture, promouvoir et faire connaître l'atelier An Nahda en Algérie et à l'étranger et créer un réseau commercial et, enfin, faire de Timimoun (et de ses ksour) un pôle de culture de plantes tinctoriales, médicinales, cosmétiques et culinaires. Les cigognes d'Alsace passent, depuis toujours, l'hiver en Algérie. Ces oiseaux migrateurs ont été les premiers à tracer le trait d'union entre les deux pays.
K. B.


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