Algérie

Le coup de bill'art du Soir Culture politique



Par Kader Bakou
Minimiser ou ignorer les dangers qui guettent l'Algérie, c'est faire l'autruche ou carrément être complice ou insensible. Un «printemps arabe» qui multiplie le taux de chômage, paralyse ou entrave l'activité culturelle, commerciale et industrielle, ou pire, livre le pays au terrorisme, est un des dangers les plus immédiats.
Selon une partie de l'opposition, toute cette agitation sociale que connaît le pays ces derniers temps est le reflet d'une volonté de changement politique. Donc, un conflit serait en train d'opposer ceux qui veulent rester au pouvoir à des parties qui veulent y accéder. Du point de vue de cette opposition, il est temps que ceux qui dirigent le pays depuis cinquante ans ouvrent la porte à une alternance au pouvoir. Selon cette opposition qui juge le bilan du FLN négatif, le moment est venu de donner à d'autres forces politiques l'occasion de mettre en application d'autres programmes, d'autres visions et d'autres méthodes de gestion. La coalition FLN-RND au pouvoir, de son côté, estime qu'il est de son droit de continuer à diriger le pays, car elle est l'expression de la volonté du peuple à travers les différents scrutins. «L'Algérie avant tout», disait Boudiaf. Un sursaut moral et patriotique peut désamorcer cette crise et éviter le pire au pays. Les partis et les hommes politiques pourraient placer l'intérêt du pays avant ceux du parti et au dessus de leurs ambitions personnels. Le FLN et le RND ont la possibilité, par un véritable coup de théâtre, de calmer cette agitation en proposant eux-mêmes des élections législatives anticipées tout en annonçant qu'ils ne vont pas y participer afin de permettre une alternance en douce et pacifique. Ainsi, plus d'accusations de fraude ou de «quotas » aux sièges de l'APN. La balle, après, sera dans le camp du parti ou de la coalition de partis qui sortiront vainqueurs de ces élections. Si le gouvernement qu'ils formeront fera mieux que le FLN, c'est tant mieux pour le pays et s'il échoue, il y aura la sanction des urnes. Une alternance au pouvoir, enfin, nous permettra de dépasser cette fatale confusion entre l'Etat, le gouvernement et le parti au pouvoir. Imaginons, par exemple, que malgré le multipartisme, le parti communiste est resté au pouvoir jusqu'à aujourd'hui en Pologne, en Hongrie ou en Bulgarie ! L'Algérie, ainsi, donnera le bon exemple et fera définitivement partie des pays réellement démocratiques où la transition de pouvoir ne provoque aucun remous. Pensons aux futures générations : les mandats, les partis et les hommes ne sont qu'une goutte d'eau dans un océan, dans l'histoire millénaire de l'Algérie, notre maison commune.
K. B.


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