Le coup de bill'art du Soir L'homme aux deux exils

Par Kader Bakou
L'homme, avec un accent oriental, parle tout doucement. Ses paroles, celles d'un homme pieu, sont tout de sagesse. Il parle de paix et de travail : deux valeurs 'troitement li'es. 'Monsieur, vous 'tes syrien '' lui demanda le chauffeur de taxi
. 'Oui, mais je suis d'origine palestinienne. Ma famille a fui la Palestine en 1948, pour se r'fugier en Syrie. J'avais huit ans ' l''poque.' Le chauffeur de taxi posa d'autres questions, ce qui encouragea l'homme ' raconter son histoire. 'J'ai travaill' une trentaine d'ann'es comme enseignant en Alg'rie, au Sud, ' Laghouat, Ouargla, Biskra... Je suis mari' ' une Alg'rienne d'Alger. A la retraite en 1995, je suis rentr' en Syrie. Quand les 'v'nements que vous connaissez avaient commenc' en Syrie, la famille de mon 'pouse a commenc' ' s'inqui'ter. Ils nous demandaient de revenir en Alg'rie en ajoutant qu'ils nous h'bergeraient volontiers. Quand la situation a empir', ils ont encore insist' pour nous voir retourner en Alg'rie, en soulignant que c'est leur devoir de nous h'berger et d'aider des gens en danger. La situation ' Alep a continu' ' empirer. Un jour, un obus est tomb' ' une cinquantaine de m'tres de notre maison et a compl'tement ras' la maison d'un voisin... A la fin, nous sommes retourn's en Alg'rie. Ma fille est aujourd'hui 'tudiante en litt'rature fran'aise ' l'universit' de Bouzar'ah. Mon souhait aujourd'hui est d''tre enterr' en Palestine apr's ma mort... Sinon, la terre enti're est la terre de Dieu !'
K. B.