Algérie

Le coup de bill'art du Soir Privatiser les grèves '



Par Kader Bakou
Des partis algériens de gauche se sont opposés à la politique de privatisation et de «liquidation» de certaines entreprises publiques. Certains de ces partis demandent même la «renationalisation» d'entreprises privatisées.
Sur le plan des principes, ces «gauchistes » ont certainement raison. D'ailleurs, on n'est pas un vrai parti de gauche (ou d'extrême gauche) si on ne milite pas pour un secteur public fort, pilier de l'économie nationale. Mais dans la pratique, «le réalisme capitaliste» semble leur donner tort. Le secteur public en Algérie connaît une série de grèves et de conflits sociaux quasiment ininterrompus. Les repercussions sur la production et le rendement sont évidemment extrêmement négatives. Résultat : des travailleurs qui demandent toujours des augmentations de salaires et d'autres avantages sociaux à des entreprises industrielles produisant de moins en moins, à cause, notamment, de ces grèves cycliques. On assiste ainsi à un retour aux années du «socialisme algérien» avec des sociétés nationales en sureffectifs (pour masquer le chômage), déficitaires et maintenues en vie artificiellement par les subventions de l'Etat. Comme toujours la rente pétrolière est là pour masquer les lacunes de ces sociétés «à caractère industriel et commercial» et assurer les salaires et autres «primes de rendement» des travailleurs. Paradoxalement, le secteur privé (ou privatisé) est généralement épargné par ces séries de secousses et de revendications. D'ailleurs, un privé doit soit faire des bénéfices soit déposer le bilan dans un domaine qui ressemble à une sélection naturelle où seuls les plus forts survivent. Aujourd'hui, en Algérie, ce sont paradoxalement des travailleurs et des syndicalistes qui consciemment ou inconsciemment «travaillent » pour la privatisation de ce qui reste du secteur public. Même en crise, le capitalisme demeure l'unique solution au problème qu'il a créé. Marx et Lénine y perdraient leur latin, leur allemand et leur russe !
K. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)