Le cortège funèbre a drainé une foule nombreuse Les Algérois rendent un dernier hommage à Chadli Bendjedid

C'est dans une climat lourd que les Algérois se sont massés, hier, aux abords de l'itinéraire menant du Palais du peuple à l'entrée de Tafourah, pour rendre un dernier hommage au troisième président de l'Algérie indépendante, décédé samedi dernier. L'intense mouvement au niveau de cette artère, durant la matinée, a cédé la place, sous le regard vigilant des services de sécurité, au calme et à l'émotion, dignes de la grandeur de cet homme. Le cortège funèbre s'est ébranlé à 14 h du Palais du peuple vers le cimetière d'El Alia, où le défunt a été inhumé au Carré des Martyrs. Le président Bouteflika, ainsi que de hauts responsables de l'Etat, des personnalités politiques et des délégations étrangères ont accompagné le cortège funèbre jusqu'au cimetière d'El Alia. Drapée de l'emblème national et entourée de gerbes de fleurs, la dépouille mortelle est transportée sur un véhicule militaire découvert. Le cortège empruntera, sous les youyous des femmes et le regard d'une foule considérable, la rue Didouche-Mourad, la Grande-Poste, le boulevard de l'ALN pour arriver au cimetière d'El Alia. Un moment émouvant, une circonstance douloureuse, surtout pour ceux qui ont vécu l'ère où il était président de la République. Pour certains, le défunt incarne la modestie. « Son passage à la tête du pays marquera à jamais la mémoire des Algériens », confie un sexagénaire. Jeunes et moins jeunes, certains désertant leur lieu de travail, d'autres leurs amphithéâtres de la faculté d'Alger, ont afflué pour un ultime hommage à un président qu'ils n'ont jamais eu le privilège de connaître mais ayant eu écho du courage qu'il avait pour gérer un pays dans les plus pénibles situations. « Le défunt est digne du respect de tous les Algériens », a reconnu un groupe d'étudiants, affluant sur les lieux pour rendre un ultime hommage à l'ancien président, que bon nombre d'Algériens qualifient de sage et d'homme pondéré.