Algérie

Le contrat avec le groupement japonais a été résilié hier



Le contrat avec le groupement japonais a été résilié hier
Huit ans après le lancement des travaux, le groupe japonais n'a pas livré la totalité du projet pour des raisons liées à "des difficultés techniques et financières". Et l'on ne connaît pas encore le nom de l'entreprise ou du groupement qui aura à réaliser le fameux tronçon.L'autoroute Est-Ouest, présentée à son lancement, en 2006, comme "le projet du siècle", va probablement continuer à faire couler beaucoup d'encre, peut-être plus encore que de goudron. La dernière information en date n'est pas liée au scandale des "pots-de-vin", mais à la résiliation du contrat avec le consortium japonais Cojaal, chargé de la réalisation d'un tronçon de 400 km dans l'est du pays. Après plusieurs mois de négociations, la résiliation de ce contrat a été annoncée officiellement, hier, par le ministre des Travaux publics Abdelkader Kadi.L'Algérie, rappelons-le, avait mis en demeure à plusieurs reprises le consortium japonais d'achever les travaux sous peine de résiliation du contrat. Selon M. Kadi, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne III, les clauses du contrat ne permettent pas aux Japonais de recourir à un arbitrage international. "C'est écrit noir sur blanc", rappelle le ministre, avant de préciser que des consultations ont été (déjà) lancées avec d'autres groupements, non cités, afin de terminer ce projet retiré au consortium japonais. Huit ans après le lancement des travaux, le groupe japonais n'a pas livré la totalité du projet pour, soutient-il, des raisons liées à "des difficultés techniques et financières". Et l'on ne connaît pas encore le nom de l'entreprise ou du groupement qui aura à réaliser le fameux tronçon. En mars dernier, il avait demandé une rallonge de 900 millions de dollars supplémentaires.Une demande à laquelle n'ont pas accédé les autorités algériennes, d'où la résiliation du contrat. "Des consultations sont lancées avec un nombre d'entreprises qui seront désignées dans quelques jours ou quelques semaines. On va compter sur ces groupements pour les réalisations dans des délais records et à moindre coût que les propositions de Cojaal", a tranché le ministre qui précise, par ailleurs, que le coût global de l'autoroute Est-Ouest ne dépassera pas les "11 milliards de dollars". Ce coût annoncé, il y a déjà longtemps, par son prédécesseur Amar Ghoul, l'actuel ministre des Transports, est pourtant contesté par bon nombre de spécialistes.Certains économistes estiment, en effet, que le coût de cette autoroute s'élèverait au minimum à "13 milliards de dollars". Selon certains analystes et experts, le coût de revient de l'autoroute Est-Ouest est supérieur de 20 à 25% à celui calculé selon les normes internationales en vigueur (main-d'?uvre, utilités, matières premières et frais d'expropriation). Au kilomètre, le coût provisoire serait estimé à 9,95 millions de dollars, soit le kilomètre d'autoroute le plus cher au monde ! Un vrai gâchis, surtout si l'on tient compte de la qualité des tronçons déjà livrés et dont certains connaissent déjà des travaux de réfection. Comme son prédécesseur, l'actuel ministre justifie néanmoins ce surcoût par les infrastructures parallèles qui accompagnent cette autoroute, telles que les pénétrantes, les échangeurs, les rocades. "Oui avec les pénétrantes, les rocades qu'on est en train de réaliser, ça dépassera automatiquement les 11 milliards", a-t-il avoué.Au départ, soit en 2006, le coût du projet était estimé 7 milliards de dollars. Le projet de l'autoroute Est-Ouest qui est loin d'être achevé, tandis que des tronçons livrés nécessitent déjà réfection finira-t-il enfin de faire parler de lui ' Une bonne nouvelle toutefois, du moins pour les usagers de l'autoroute : elle restera non payante pour au moins deux ans, puisque le péage, comme affirmé par le ministre, ne sera lancé avant la "fin 2015".F. A.




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