Le conte est, selon notre perspective d’analyse, un champ d’investigation vaste où le dialogue intertextuel et transculturel est non seulement explicite, visible mais tient de l’essence même du texte et lui est consubstantiel. De ce fait, tout acte de transfert le concernant, qu’il soit interne à une même aire linguistique et culturelle ou externe, devient acte de réécriture, et s’accompagne de nombreux métamorphismes tant sur le plan structurel que sémantique. La mise en contact d’un pluralisme linguistique et culturel crée une diversité de processus d’appropriation et de reconfiguration allant de l’emprunt, de la convocation à l’adaptation ou à la conversion de motifs, ou de cellules complètes afin de conformer le récit transféré, réécrit aux bienséances locales et à l’univers axiologique du nouveau destinataire. Le conte, de nature mouvante et ductile, apparaît comme un lieu privilégié de l’interaction entre les cultures ou subcultures en présence, soulignant soit leur proximité à travers des similitudes motifémiques et symboliques, soit leur éloignement, leur étrangeté, dus aux écarts et aux incompatibilités discursives. Le conte se construit et se renouvelle ainsi dans un constant mouvement de va-et-vient entre identité et altérité.
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Posté Le : 16/05/2021
Posté par : einstein
Ecrit par : - Charnay Bochra - Thierry Thierry
Source : Multilinguales Volume 2, Numéro 1, Pages 53-78