Algérie

Le constat et les solutions de l'Association des exportateurs



L'Algérie enregistre un énorme retard, en matière d'exportations, comparativement à la Tunisie et au Maroc. C'est ce qu'a relevé, hier mardi, Ali Nasri Bey, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), sur les ondes de la radio Chaîne?III.Ghazi Boucharef - Alger (Le Soir) - Il y a été question des difficultés touchant l'exportation algérienne, dont les raisons de la non-mise en ?uvre des stratégies prévues par l'Etat, le retard de l'Algérie, dans ce même cadre, relativement à ses deux voisins tunisiens et marocains qui la dépassent de loin et la possibilité de rattraper le temps perdu.
M. Ali Nasri Bey a affirmé que la non-application de la stratégie dont le but est d'améliorer la situation des exportations en Algérie est due à de nombreux facteurs.
Le ministère du Commerce avait officiellement décrété que l'année 2019 allait être l'année de l'exportation, grâce à l'application de la stratégie nationale de l'exportation (SNM). Celle-ci, abordée pour la première fois en 2003, dans l'optique était de remédier au déficit de la balance commerciale, a été délaissée jusqu'en 2018 où elle a été réactivée, afin de rendre sa feuille de route effective en 2019, c'est-à-dire 16 ans après sa création. Or, le gouvernement, n'a toujours pas entamé l'application de la SNM, alors que la fin de l'année approche à grands pas. Rappelons seulement, qu'en cette période de l'année en 2018, le taux des exportations était plus élevé.
Les responsables donnent plus d'importance à travailler sur une SNM qu'ils n'arrivent même pas à appliquer, préférant ainsi s'adonner plus à l'accessoire qu'à l'essentiel, notamment les enjeux d'une balance commerciale déficitaire, les opportunités d'un bon taux d'exportation et l'instauration de bases solides pour consolider le système commercial. Aussi, selon M. Ali Nasri Bey, le gouvernement s'entête à vouloir adopter une vision défensive, en réduisant le déficit des exportations sans chercher à réduire les parts d'importation, ce qui, selon toute vraisemblance, est illogique.
D'un autre côté, le secteur commercial de l'Algérie se trouve très en retard par rapport au reste du monde, étant 116e sur la liste des pays avec une balance commerciale équilibrée. Comparée au Maroc qui exporte pour 27 milliards de dollars annuellement et la Tunisie pour 19 milliards de dollars, l'Algérie se trouve bien en bas de l'échelle, avec 13 milliards de dollars. A cause d'une gestion incohérente, l'Algérie, alors qu'elle était assez bien lancée en 2015, a totalement cassé son élan.
En effet, à cause de son choix pour un système de quota, le pays crée plus de chômage que d'emplois, engendrant ainsi inflation, récession, perte du pouvoir d'achat, dévaluation de la monnaie nationale etc. Statistiquement, pendant les 7 premiers mois de l'année en cours, le taux des exportations était égal à celui de la totalité de l'année 2018, créant aujourd'hui un déficit de 5 milliards de dollars, par rapport à l'année dernière.
Comme si cela ne suffisait pas, il faudrait, effectivement, beaucoup de temps pour rattraper le niveau des pays voisins. En effet, il est plus que nécessaire de régler des centaines de problèmes, avant que le secteur commercial redevienne équilibré en Algérie.
M. Ali Nasri Bey estime que l'Algérie ne veut pas s'occuper du problème de fond, refusant de se pencher sur l'aspect réglementaire et la remontée des filières, c'est-à-dire l'exportation de produits en s'adaptant à l'évolution de la demande mondiale. La logistique, le manque de diversification une image de marque pas très attrayante éloignent aussi les opérateurs voulant investir en Algérie.
En réalité, c'est le rôle de l'Etat de trouver des alternatives aux problèmes cités. La diversification est très faisable mais le pétrole reste toujours la principale matière exportée. L'Etat se doit de fixer une réglementation adéquate, de trouver de nouveaux marchés et de signer des alliances commerciales avec d'autres pays.
G.?B.


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