Algérie

Le constat accablant de la Laddh



Le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Laddh), Saïd Salhi, a qualifié, hier à Béjaïa, de "chaotique" et "en régression" la situation des droits de l'Homme durant l'année en cours par rapport aux années précédentes (2019, 2020).Lors de sa présentation du bilan annuel à l'occasion de la 10e édition du Forum des droits humains, Saïd Salhi a expliqué qu'après avoir exploité politiquement la crise sanitaire pour verrouiller tous les espaces d'expression à travers une "campagne de répression sans précédent, qui s'est déclinée par près de 7 000 arrestations dont 470 mandats de dépôt et 270 détenus d'opinion sont aujourd'hui en prison", le pouvoir veut remettre en cause les droits sociaux auxquels s'accrochent désespérément les Algériens.
"Le pouvoir en place veut, par tous les moyens, en finir avec l'esprit du Hirak", a-t-il dit. La raison ' C'est que les Algériens s'étaient réapproprié ce levier d'émancipation, de lutte pour arracher leurs droits, afin de retrouver leur dignité, et pour la défense des droits de l'Homme.
"Le pouvoir politique en a décidé autrement en criminalisant toute activité politique, y compris dans l'espace virtuel où de simples commentaires sur les réseaux sociaux peuvent vous conduire en prison.
Il a instauré un arsenal répressif pour empêcher, du moins retarder, le retour du Hirak à travers l'article 87 bis du nouveau code pénal. Et c'est au nom de cette loi que le pouvoir politique s'est arrogé tous les droits", relève Saïd Salhi.
Dans ce contexte, il cite la fermeture de plusieurs titres, notamment de la presse électronique. "On a perdu un allié de taille, le RAJ, qui a fait l'objet de dissolution. Je rappelle l'arrestation du coordinateur du MDS, Fethi Gheras, ainsi que les menaces qui pèsent également sur SOS Bab El-Oued, le Parti socialiste des travailleurs (PST) et l'UCP de Zoubida Assoul", égrène-t-il.
Prévue dans le cadre du 10e Forum des droits humains, la manifestation s'étendra jusqu'au 10 décembre, date de la célébration de la Journée mondiale des droits humains, qui est placée cette année sous le slogan mondial "Tous humains, tous égaux". Avec cette activité, "nous voulons mettre au centre des débats la situation des détenus, qui sont 270 à croupir en prison", rappelle Saïd Salhi.
Selon, Hocine Boumedjane, responsable du Centre de documentation et d'information en droits de l'Homme (CCDH) de Béjaïa, en raison de la situation sanitaire marquée par une hausse des hospitalisations, le programme d'activité a été réduit au minimum : "On s'est limités à des activités-phare, qui vont se dérouler au niveau du CCDH. Les militants doivent être munis de masques de protection et respecter les mesures de prévention."
Plusieurs conférences sont au programme de ce Forum, dont "La violence à l'égard des femmes", qui sera animée par des militantes féministes. Mardi prochain, la conférence sera animée par des syndicalistes sur la thématique de "La situation sociale des travailleurs et les libertés syndicales".
Jeudi, la thématique qui sera discutée et transmise via zoom portera sur la question des droits humains en Algérie. Plusieurs intervenants sont prévus, soit en présentiel, soit par visioconférence.

M. OUYOUGOUTE


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