Les deux tronçons
de l'autoroute Est-Ouest dévolus au groupement
chinois, Citic-Crcc ont été réalisés à 99,95%, indique
le patron du consortium, M.Wang Jiangsheng.
Trente travailleurs chinois ont trouvé la mort dans ce chantier pharaonique.
Alors que le
chantier touche à sa fin pour Citic-Crcc, son patron,
dont le CV des réalisations comprend le fameux stade de Pékin, le Nid d'oiseau,
a décidé de communiquer.
Sans le dire
ouvertement, les Chinois estiment qu'ils font l'objet d'une campagne infamante
qui ne rend pas justice à leur travail. «L'affaire» de l'autoroute Est-Ouest supplante, à leurs yeux, la réalisation de
l'ouvrage, les prouesses techniques et logistiques que le groupement a dû
déployer pour s'attaquer à de grandes difficultés géologiques et topographiques
sur le parcours. La question de la corruption est évoquée avec prudence et avec
une retenue toute chinoise. On souligne que Citic-Crcc
n'a fait que mettre en Å“uvre les obligations découlant de la Convention Contrat
– Programme. A demi-mot, on laisse entendre que le groupement ne peut être tenu
responsable d'éventuels usages privatifs de la partie algérienne des
obligations découlant de cette convention. L'exercice de communication auquel
se livre le responsable chinois répond clairement au souci de ne pas laisser le
«scandale» masquer la réalisation. Citic-Crcc a eu
non seulement à mener des gros travaux non prévus par la convention, mais il a
fait face à des difficultés du terrain mais également à un environnement
bureaucratique contraignant. Pour être dans les délais, Citic-Crcc
a dû du solliciter les maisons-mères qui ont débloqué
1 milliard de dollars afin que les travaux puissent être engagés. M. Wang Jiangsheng s'attaque
également à l'idée reçue que l'autoroute a été une affaire purement chinoise et
que les Algériens n'ont pas profité d'un transfert de savoir-faire. Il souligne
que les 2/3 des employés sur les chantiers sont des
Algériens, soit 25.000 personnes. Il rappelle que 240 étudiants algériens ont
bénéficié de stage de formation avancée dans la gestion des grands travaux en
Chine aux frais de Citic-Crcc. Des «ingénieurs
algériens formés sur les chantiers de ce projet et ayant parfait leur formation
en Chine, seront les experts indispensables à l'Algérie de demain, pour la
réalisation de ses prochains projets d'infrastructure» affirme M.Wang.
LOBBY ANTI-CHINOIS
Pour les
dirigeants de Citic-Crcc l'autoroute n'est pas un
scandale mais une grande Å“uvre réalisée dans les temps avec professionnalisme
et malgré les difficultés d'un environnement bureaucratique algérien auquel il
a fallu s'adapter. Citic-Crcc s'estime victime d'une
campagne malveillante destinée à affadir l'importance de la réalisation et à
occulter toutes les actions, menées à titre gracieux, au profit des populations
locales (soins médicaux et routes). Le patron de Citic-Crcc
ne doute pas de l'existence d'un lobby anti-chinois en Algérie. Mais il est
convaincu que les capacités des entreprises chinoises sont un argument
suffisant pour y faire face. Les Chinois font des autoroutes. Il leur restait à
faire la communication d'accompagnement. Ils ont commencé.
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Posté Le : 15/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oussama Nadjib
Source : www.lequotidien-oran.com