Algérie

Le conseiller de Sarkozy à propos de l'UPM : La réponse de Bouteflika attendue aujourd'hui


Pour donner de l'éclat à sa toute nouvelle présidence de l'Union européenne, le président français Nicolas Sarkozy compte beaucoup sur le lancement en grandes pompes de son projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) le 13 juillet prochain. Pour cela, il n'hésitera pas à faire valoir tout son sens de la diplomatie pour convaincre le président Bouteflika à prendre part à ce premier conclave lors du tête-à-tête prévu aujourd'hui à Tokyo.

« Le président Abdelaziz Bouteflika donnera sa réponse au président Sarkozy lors de leur rencontre bilatérale lundi, en marge du G8 au Japon », a indiqué hier le conseiller du président français Henri Guaino dans une interview au Parisien Dimanche/Aujourd'hui en France. Hormis le « non » de Kadhafi et « l'indécision » du président algérien, la France semble avoir réussi à convaincre l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement des deux rives de la Méditerranée à participer à la naissance de ce nouveau groupement régional. « Presque tous les chefs d'Etat et de gouvernement de la Méditerranée et de l'Europe seront présents le 13 juillet à Paris au sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée », a assuré le conseiller du président français.

L'Algérie est l'un des derniers pays riverains de la Méditerranée à entretenir un doute sur sa participation à l'UPM. Seul Mouammar Kadhafi a décliné formellement l'invitation du président français Nicolas Sarkozy. Mais Bouteflika, qui avait marqué très tôt son intérêt pour la version initiale du plan cher au chef d'Etat français Nicolas Sarkozy, a été déçu par l'arrimage de ce projet à l'Union européenne (UE).

Le chef de l'Etat, qui a reçu dernièrement à Alger le premier ministre français, François Fillon, s'est montré à cette occasion décidé à maintenir le suspense sur la participation de l'Algérie. « Chaque chose en son temps », avait répondu le chef de l'Etat à une question sur sa venue au lancement de l'UPM, le 13 juillet à Paris.

Cette position était attendue par les diplomates français qui, tout au long des deux jours de visite de Fillon, se sont toutefois déclarés optimistes sur la décision finale de Bouteflika. Après un entretien de près de deux heures et demie avec Bouteflika, le chef du gouvernement français a affirmé, lors d'une conférence de presse, que l'UPM continuait de recevoir « un bon accueil » de la part d'Alger, et que le chef d'Etat algérien l'avait assuré de son « soutien ». Fillon avait souligné que personne n'envisage que l'UPM puisse se construire sans l'Algérie, avant de plaider une nouvelle fois pour un plan qui permettra aux pays des deux rives de la Méditerranée de coopérer de façon équilibrée sur des projets d'intérêt général.
La position de Bouteflika a été relayée par l'ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui avait rappelé, lors d'un point de presse conjoint avec Fillon, que l'UPM est née « pour que nous puissions véritablement réaliser des projets méditerranéens ». Mais, a-t-il estimé, avec « la participation des 27 pays européens, ce projet a changé, il est complètement différent du projet initial ».

En mars dernier, pour remporter l'adhésion des dirigeants européens réunis en sommet, Sarkozy avait dû sérieusement revoir à la baisse son projet de coopération renforcée avec les pays du bassin méditerranéen. L'UPM consistera finalement, pour l'essentiel, en une relance du processus dit de Barcelone sur les partenariats euro-méditerranéens, lancé en 1995, qui a donné peu de résultats. En attendant les résultats des entretiens d'aujourd'hui entre Bouteflika et Sarkozy, le suspense sur une participation ou non du chef de l'Etat pourrait être maintenu jusqu'au 12 juillet, soit la veille du sommet.

Bouteflika laissera ainsi le soin au ministre des Affaires étrangères à se prononcer sur le niveau de participation de l'Algérie. Mourad Medelci, qui prenait part dernièrement au 15e Forum méditerranéen (Formed), a laissé entendre que le niveau de participation de l'Algérie sera décidé le 12 juillet prochain à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays concernés. « Chacun donnera son point de vue officiel et l'Algérie libérera sa position lors de cette rencontre », avait indiqué Medelci.




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