Annuler cet accord de façon unilatérale peut conduire à un véritable état de siège de l'économie palestinienne par les autorités de l'occupation qui contrôlent tous les ports et aéroports par lesquels transitent les marchandises destinées au marché palestinien et les marchandises palestiniennes exportées vers les marchés étrangers.Le Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a tenu, les 14 et 15 janvier, sa 28e session à Ramallah, en Cisjordanie occupée, sous le slogan «Al Qods, capitale éternelle de l'Etat de Palestine». Des décisions qualifiées par certains observateurs d'historique ont été prises par cette instance qui représente le Conseil national palestinien, le Parlement de l'OLP, reconnue mondialement comme le seul représentant légitime du peuple palestinien.
L'une des plus importantes décisions a été de charger le comité central de l'OLP de suspendre la reconnaissance d'Israël comprise dans les Accords d'Oslo, signés par l'OLP et Israël en 1993, jusqu'a ce que ce dernier reconnaisse l'Etat de Palestine sur les frontières de 1967, annuler l'annexion d'Al Qods (Jérusalem-Est) et arrêter la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés.
D'autres décisions marquant la colère palestinienne vis-à-vis de la politique israélienne, qui a ?uvré à saboter toutes les tentatives d'aboutissement à un règlement juste du conflit, ont été annoncées dans le communiqué final publié à la fin des travaux du conseil national, lu par Salim Zaanoun, le président du Conseil national palestinien.
En premier lieu, l'arrêt de toute forme de coordination sécuritaire avec le gouvernement israélien, même si cela aura un impact très négatif sur la vie quotidienne des citoyens palestiniens, et le retrait de l'accord de Paris concernant les relations économiques entre les deux parties. En ce qui concerne la coordination sécuritaire, il ne s'agit pas essentiellement d'échanges de renseignements, comme beaucoup l'imaginent.
Toutes les affaires civiles, dont les permis de passage des citoyens à travers les points de passage israéliens, les prises en charge médicales et beaucoup d'autres activités à caractère civil sont traitées dans le cadre de la coordination sécuritaire entre l'Autorité palestinienne et l'Etat hébreu. Quant à l'accord économique signé à Paris en 1994, ayant créé une totale dépendance de l'économie palestinienne à Israël, les Palestiniens ont souvent appelé à le réviser dans le passé, mais sans résultat.
Annuler cet accord de façon unilatérale peut conduire à un véritable état de siège de l'économie palestinienne par les autorités de l'occupation qui contrôlent tous les ports et aéroports par lesquels transitent les marchandises destinées au marché palestinien et les marchandises palestiniennes exportées vers des marchés étrangers. Malgré toutes les difficultés qui peuvent naître de ces deux décisions, les Palestiniens semblent aujourd'hui décidés plus que jamais à changer leur réalité quotidienne quel que soit le prix à payer.
Par ailleurs, le Conseil national palestinien a affirmé son refus et sa dénonce la décision du président américain, Donald Trump, de considérer la ville d'Al Qods (Jérusalem) comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade de son pays. Comme il a considéré l'administration américaine inapte à jouer un rôle de médiateur pour la paix.
Pour le conseil central, l'administration Trump ne sera partenaire qu'après l'annulation de sa décision en faveur d'Israël. Et vu que les autorités de l'occupation se sont désistées sur le terrain de façon pratique de tous les accords conclus, le conseil central de l'OLP a souligné que le but principal demeure l'indépendance de l'Etat de Palestine avec Al Qods-Est comme capitale sur les frontières du 4 juin 1967, selon la décision du Conseil national palestinien prise à Alger en novembre 1988, et les différentes résolutions des Nations unies.
Après toutes ces décisions que l'on ne peut qualifier que de fortes, la question qui s'impose est la suivante : est-ce que la direction palestinienne possède les moyens et les mécanismes lui permettant d'appliquer tout ce qui a été décidé au cours de la 28e session du Conseil national palestinien.
Il est sûr que sans un appui clair et fort de la communauté internationale, particulièrement de l'Union européenne et des pays arabes, il sera difficile aux Palestiniens de résister très longtemps, bien que dans toutes les étapes difficiles, ils ont toujours pu relever la tête. L'indépendance et la souveraineté ont un prix et les Palestiniens semblent aujourd'hui prêts à le payer.
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Posté Le : 17/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fares Chahine
Source : www.elwatan.com