Algérie

Le Conseil des droits de l'Homme demande le "retour immédiat" du gouvernement civil



L'étau semble se resserrer autour du chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane qui, le 25 octobre, a déposé le gouvernement civil dirigé par le Premier ministre Abdallah Hamdok.Après les Américains et le secrétaire général de l'ONU, c'est autour du Conseil des droits de l'homme de l'Organisation onusienne de réclamer, hier 6 novembre, le rétablissement de la situation d'avant le coup d'Etat, c'est-à-dire le "retour immédiat" du gouvernement civil au pouvoir, après le putsch du 25 octobre, qui a vu l'armée prendre les rênes du pays et limiter les droits de l'Homme.
La résolution - adoptée par consensus - condamne également "la détention injuste" du Premier ministre Abdallah Hamdok ainsi que celle d'autres responsables et demande que les militaires "remettent immédiatement en liberté (...) tous les individus détenus illégalement et arbitrairement".
Beaucoup de pays ont fait écho à l'ambassadeur britannique à Genève, Simon Manley, qui a dénoncé "la détérioration dramatique de la situation des droits de l'Homme" depuis le putsch.
"Alors que le peuple soudanais se soulève pacifiquement contre le coup d'Etat qui tente de briser la transition démocratique, la communauté internationale lui adresse un vigoureux message de soutien et s'engage, à travers l'adoption par consensus de cette résolution, à veiller au retour à l'Etat de droit avec la réinstauration du gouvernement de transition et au respect des droits de l'Homme", a souligné l'ambassadeur de France à Genève, Jérôme Bonnafont.
La plus haute instance de l'ONU en matière de droits de l'Homme, convoquée en urgence à la demande du Royaume-Uni, de l'Allemagne, des Etats-Unis et de la Norvège, demande aussi la nomination d'un expert de haut niveau par la Haute commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, qui sera chargé de surveiller le respect des droits humains dans le pays.
Le projet de résolution prévoyait initialement de renommer un rapporteur spécial, dont le mandat n'avait pas été renouvelé par le Conseil en octobre 2020.
La situation sur le terrain semble évoluer rapidement. Soumis à de grandes pressions, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a fini par ordonner, le 5 novembre, la libération de quatre ministres arrêtés le jour du coup d'Etat, sur fond d'efforts internationaux accrus pour remettre sur les rails la transition démocratique.
Michelle Bachelet a invité les militaires "à se retirer pour permettre au pays de retrouver la voie du progrès vers des réformes institutionnelles et légales". Elle a aussi dénoncé toute une série de violations des droits humains, comme les tirs à balles réelles contre des manifestants, qui, selon elle, ont fait 13 morts et plus de 300 blessés, mais aussi la coupure de l'internet depuis le putsch, empêchant ainsi la population de s'informer.
La Russie s'est "inquiétée de l'aggravation de la situation dans le pays" et juge "important d'éviter toute escalade". Mais le représentant de Moscou a souligné que la session spéciale était "une ingérence inacceptable" dans les affaires intérieures d'un pays, et "prématurée". La Chine et le Venezuela ont partagé ce point de vue et comme la Russie se s ont publiquement dissociés du consensus.
Contrairement à la tradition, le Soudan n'a pas pris la parole lors de la session. Osman Abu Fatima Adam Mohammed, l'adjoint du représentant permanent à Genève, Ali Ibn Abi Talib Abdelrahman Mahmoud, a revendiqué, dans un courrier diffusé à Genève cette semaine, parler désormais au nom du pays. Selon les règles de l'ONU, l'ambassadeur Mahmoud reste le représentant officiel auprès de l'organisation.

R. I./Agences


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