Algérie

Le Conseil de sécurité de l'ONU vivement préoccupé


Le Conseil de sécurité de l'ONU a consacré vendredi dernier une réunion au Burkin Faso, soulignant combien il est «gravement préoccupé» par le coup d'Etat intervenu le 30 septembre dernier à la faveur duquel le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été renversé et contraint à la démission. L'instance onusienne a dit son inquiétude face aux graves défis qui se pose dans l'ensemble de la région sahélienne et plus particulièrement dans ce pays confronté à une insécurité grandissante depuis que les groupes terroristes ont multiplié les attaques contre les civils et les militaires, avec comme conséquence une augmentation alarmante du nombre de déplacés. C'est d'ailleurs cette même insécurité qui a servi d'argument aux putschistes et aux manifestants les assurant de leur soutien, non sans constater que Damiba et son équipe ne sont pas parvenus à améliorer un tant soit peu la situation depuis leur arrivée au pouvoir, au lendemain du renversement du président Roch Marc Christian Kaboré. Le deuxième coup d'Etat au Burkina Faso, en à peine huit mois, est jugé «regrettable» par le Conseil de sécurité de l'ONU qui considère que ce genre de prise du pouvoir est non seulement anticonstitutionnel mais qu'il compromet en outre la stabilité du pays concerné, voire plus largement celle de l'ensemble de la région sahélienne. Aussi, a-t-il lancé un appel à toutes les parties prenantes du Burkina pour qu'elles parviennent à résoudre leurs conflits par la voie du dialogue. Au lendemain de son coup d'Etat du 24 janvier 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba avait promis, durant sa prestation de serment le 16 février suivant, à la population burkinabè de faire de la lutte antiterroriste sa préoccupation majeure mais, quelques mois plus tard, ses détracteurs ont constaté qu'aucun progrès, aussi minime soit-il, n'avait été enregistré dans ce domaine. De surcroît, l'armée et notamment le régiment en première ligne contre les groupes extrémistes, dont le chef est devenu le nouveau président du Burkina, dans, l'attente d'une conférence nationale chargée d'asseoir la transition, reproche à Damiba de n'avoir pas renforcé en moyens et en armes la lutte antiterroriste. Le capitaine Traoré est cependant parvenu à rassurer la délégation de la Cédéao qui l'a rencontré voici quatre jours à peine, malgré une certaine contestation de la rue burkinabè, et le Conseil de sécurité en a pris acte, saluant l'appel de la Cédéao à une fin des violences dans les pays en proie à l'instabilité ainsi qu'au nécessaire retour immédiat à l'ordre constitutionnel. Dans cette optique, l'instance onusienne a aussi renouvelé son plein soutien aux efforts de médiation tant régionaux qu'internationaux, mettant en relief la position de l'Union africaine qui rejette toute prise de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles et exige le respect des calendriers fixant le retour rapide à la normalité. Déplorant la condition politique et sécuritaire du Sahel dont profitent les groupes terroristes, le Conseil de sécurité a plaidé pour un soutien international afin d'aider les pays de la région à faire face aux enjeux socio-économiques.
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