Algérie

Le Conseil de la concurrence face à la réalité du marché



Gelé pendant de longues années, et relancé après les émeutes de l'huile et du sucre de janvier 2011, le conseil national de la concurrence (CNC) est enfin opérationnel après moult reports. Ce qui va redonner à la loyauté sa place dans les relations commerciales, au grand bonheur des producteurs et commerçants honnêtes, mais aussi au grand soulagement des consommateurs qui subissent sans limites les conséquences des pratiques commerciales déloyales. Il était temps pour une économie comme celle de l'Algérie, marquée par la multiplication des pratiques illégales de se voir doter d'un outil comme le CNC, pour mettre le holà à l'illégalité qui a fini par s'ancrer dans la sphère commerciale nationale. Une sphère qui domine l'économie, puisque la plupart des opérateurs sont versés dans le commerce particulièrement et dans les services de manière globale, comme l'ont montré les résultats de la première phase du recensement économique menée par l'ONS (Office national des statistiques). Dans ce secteur, le monopole est maître à bord et où la régulation fait cruellement défaut dans un marché ouvert à tous les dépassements, notamment, dans la distribution. L'exemple de la hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes, principale cause de l'inflation qui a frôlé les 9% en 2012 illustre ces absences de régulation et ce dictat des mandataires et autres acteurs, intervenant dans la chaîne de distribution que malheureusement, nos producteurs ne maîtrisent pas. Ce qui facilite la tâche aux fraudeurs et aux spéculateurs. La mission du CNC s'annonce très lourde. Il s'agit essentiellement de déloger ces acteurs indélicats de la scène commerciale et de laisser place à la légalité et la transparence. Deux points phares à réhabiliter. Cependant, faudrait-il associer l'ensemble des parties, à commencer par les consommateurs, les associations professionnelles et les producteurs. Ces derniers sont concernés par le fait qu'ils sont appelés à améliorer leurs outils de gestion de l'usine, à la vente pour éviter toute situation de crise, de pénurie de matières premières ou de mauvaise distribution, principales causes de spéculation et de hausse des prix sur le marché. Ce qui engendre des situations d'anarchie difficiles à gérer -comme celle de 2011- qui poussent le gouvernement à agir dans l'urgence et à arrêter des mesures conjoncturelles qui finissent par montrer leurs limites. De même que l'inefficacité sur un terrain longuement démuni d'arbitre où le champ était laissé libre, aux concurrents déloyaux et aux commerçants véreux. Maintenant que l'arbitre, CNC, est réhabilité dans ses missions et son rôle, l'espoir est permis de voir les habitudes changer vers le meilleur. Peut-être un pas vers la loyauté et le respect des règles du marché.
S. I.


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