Algérie

Le Conseil d’Etat tranche en sa faveur



Le pasteur Hugh Johnson reste en Algérie Le Conseil d’Etat d’Algérie a décidé finalement d’annuler la décision d’expulsion du pasteur méthodiste Hugh Johnson. Il peut donc rester en Algérie et disposer de sa carte de séjour. Son avocat, qui avait introduit récemment un recours auprès de la Cour constitutionnelle, obtient ainsi gain de cause et le pasteur américain, établi en Algérie depuis 45 ans, et qui risquait une expulsion définitive du pays, peut y rester. Les autorités algériennes lui avaient notifié la décision de quitter l’Algérie dans un délai de 15 jours. «La police m’a intimé l’ordre de quitter le territoire algérien dans un délai de 15 jours, c’est-à-dire au plus tard le 11 mars», avait déclaré le pasteur Johnson, âgé de 74 ans. «Mon titre de séjour a expiré en mai 2007. Depuis, les autorités m’accordaient une prorogation tous les trois mois. Le dernier récépissé de renouvellement de ce titre expire au mois de mai», avait-il précisé. Le pasteur Johnson, qui était jusqu’en 2006 le président de l’Eglise protestante d’Algérie, et à la retraite depuis, a affirmé que la police ne lui avait pas indiqué les raisons de cet ordre de quitter le territoire. Il a toutefois estimé que cette décision serait liée à la campagne de presse menée actuellement en Algérie contre l’évangélisation en Kabylie. «Moi, je n’ai jamais participé à une quelconque activité d’évangélisation», a-t-il insisté. Une vive polémique oppose depuis plusieurs semaines les responsables du ministère des Affaires religieuses à des dignitaires chrétiens accusés de «vouloir propager le christianisme en Algérie» et l’Eglise évangéliste est la principale cible. Cette polémique est montée d’un cran après la radiation de deux instituteurs de confession chrétienne et la condamnation fin janvier à un an de prison avec sursis d’un prêtre catholique français d’Oran, Pierre Wallez, pour avoir animé un culte auprès de migrants clandestins camerounais. Le tribunal a assimilé cette action à du «prosélytisme», interdit par la loi de 2006. Les chrétiens d’Algérie représentent quelque 11.000 personnes, toutes obédiences confondues, selon le ministère des Affaires religieuses qui, pour rappel, a apporté dernièrement tout son soutien au pasteur américain. Ils sont en majorité catholiques. L’exercice de leur culte est soumis à une autorisation de la wilaya et doit être accompli dans des lieux autorisés, c’est-à-dire dans des endroits reconnus et identifiés. En France, les mêmes conditions sont exigées des musulmans pour pratiquer leur culte. Les endroits qui abritaient les prières sont interdits et codifiés par la nouvelle loi sur le culte. En Algérie aussi, puisque la loi fondamentale du pays est claire à ce propos et stipule dans son article 4 que «l’Islam est la religion de l’Etat», même si la République garantit à chacun le respect de ses opinions et de ses croyances et le libre exercice des cultes. A noter au passage que deux communautés chrétiennes de Tizi-Ouzou ont été convoquées à la Sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou. Elles ont été sommées de cesser toute activité religieuse, en attendant une autorisation de la «Commission nationale des cultes», qui doit siéger sous l’autorité du ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah. Par ailleurs, ces communautés sont toutes deux membres de l’EPA (église protestante algérienne) et soutiennent s’être conformées aux directives de la loi du 28 février 2006 sur les cultes autres que musulmans. Avec ces communautés, cela porte à 10 le nombre de communautés chrétiennes qui ont été cessées ces dernières semaines, soit par procès-verbal, soit par voie de justice. A la date du 9 mars, les deux principales communautés chrétiennes de la ville de Tizi-Ouzou qui comptent à elles seules au moins mille fidèles, viennent de recevoir des services de police l’ordre de cesser toute activité d’église sous peine de poursuites pénales. Saïd Farhi


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