Algérie

«Le Conseil constitutionnel est interpellé» Moussa Touati, à propos de l'absence de Bouteflika



«Le Conseil constitutionnel est interpellé» Moussa Touati, à propos de l'absence de Bouteflika
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, dans une déclaration faite hier au journal El Watan, estime que Bouteflika ne pourra pas briguer un quatrième mandat.
«Je ne crois pas, vu son état de santé», tranche notre interlocuteur, qui appelle le Conseil constitutionnel à prendre ses responsabilités et à faire connaître le bulletin de santé du chef de l'Etat. «Je lui souhaite un prompt rétablissement, mais je dois préciser que même les rois rendent public leur état de santé», ajoute le président du FNA, qualifiant cela de «mépris du peuple algérien». «Il faut qu'il se montre, qu'il ne reste pas caché», souligne Moussa Touati, en se demandant d'ailleurs qui gère l'Algérie pendant son absence.
Evoquant la situation politique, le président du FNA ne mâche pas ses mots. «Le pays traverse une très grave crise : non-respect de la volonté populaire, inexistence d'un Etat démocratique, justice bafouée, valeurs de Novembre 1954 piétinées par un système qui ne respecte ni les institutions ni les lois.». «Les Algériens vivent dans un système de colonisation», peste encore notre interlocuteur, expliquant que «ce n'est certainement pas la faute du peuple, mais de ceux qui se sont autoproclamés génies en gouvernant le pays depuis l'indépendance à nos jours». «Leur bilan est négatif», souligne Moussa Touati, pour qui la solution est dans le respect du choix du peuple.
Le président du FNA préconise un régime parlementaire pour revenir à la souveraineté populaire. «L'Algérie doit revenir aux Algériens», insiste-t-il, soutenant que «ceux qui gèrent les affaires économiques du pays ont la double nationalité, il ne faut donc rien attendre d'eux». Affirmant que son parti a toujours été contre la non-limitation des mandats, Touati considère en effet que «le vote par le Parlement d'une révision qui a touché aux équilibres du pouvoir est une violation de la volonté populaire». L'actuel projet de révision constitutionnelle, notre interlocuteur n'y croit pas tellement, même si le FNA a eu à remettre ses propres propositions aussi bien à la commission Bensalah qu'au gouvernement de Abdelmalek Sellal. Pour Moussa Touati, «le président de la République, ce n'est pas un roi».
«Saïd Bouteflika est régulièrement à l'étranger pour gérer ses affaires»
«Mais si on veut une Constitution monarchique, elle doit passer par la volonté populaire», souligne le président du FNA, farouchement opposé à la révision à tout-va de la Loi fondamentale. Plus offensif, le président du FNA, qui revient sur la gestion du pays, pense que «l'Algérie est livrée à d'autres Etats». «Ce n'est pas comme ça qu'on gère un pays», enchaîne notre interlocuteur. Moussa Touati perçoit très mal le matraquage fait autour de l'augmentation des salaires des députés. Selon lui, «à la veille de chaque élection, on montre la voie pour corrompre les âmes». «On l'a déjà fait, dit-il, l'argent était transporté dans les malles des voitures pour acheter des voix.» A propos des différents scandales de corruption qui secouent les 14 ans de règne du président Bouteflika, notre interlocuteur soutient encore que «Saïd Bouteflika est dispensé de son poste de conseiller à la Présidence pour pouvoir se consacrer à la gestion des milliards».
Selon le président du FNA, «ce dernier est régulièrement à l'étranger, ces derniers temps, pour gérer les affaires». Lors de la campagne présidentielle de 2004, raconte encore Moussa Touati, «le frère du chef de l'Etat, répondant à la question de savoir ce qu'ils feraient en cas de défaite, avait indiqué qu'ils prendraient tout simplement leurs bagages pour partir à l'étranger». Sur le fait que la justice n'ait pas encore entendu certains responsables impliqués dans des affaires de corruption, Moussa Touati n'y va pas par 36 chemins en disant que «les Temmar, Benachenhou, Khelil et autres sont les protégés du Président». «C'est lui, le premier magistrat du pays», affirme le président du FNA.


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