Le confort, un bien grand mot

À mille lieues des soucis des élus, ils sont tarabustés et empêtrés dans unquotidien lesté de millions de contraintes et délesté des commodités que tout un chacun est en droit de posséder. Les citoyens doivent se contenter d'une existence d'ascètes et évoluer dans l'austérité, le confort ne semblant pas être pour eux. Le confort est un bien grand mot si l'on considère ce à quoi les populations aspirent et pour lequel elles interpellent les municipalités sans parvenir à être entendues. Avoir des chaussées et des trottoirs qui ne soient pas des guet à pan pour les pieds, se mouvoir sur des routes et dans des quartiers éclairés, se déplacer aisément dans des moyens de transport suffisants et humanisés, disposer d'infrastructures où l'on pourrait s'adonner à des loisirs... Des aspirations somme toute légitimes, mais qui paraissentirréalisables au vu de toutes les lacunes qui sont le lot des citoyens et surlesquelles les pouvoirs publics en général et les élus en particulier font l'impasse, le développement local étant un vain mot. Routes cahoteuses «sollicitant» le bitume depuis des décennies, chemins communaux ressemblant plus à des sentiers battus, surtout dans les villages où on rêve toujours de se débarrasser de la bonbonne de gaz et d'accéder à un réseau d'assainissement, moyens de locomotion insuffisants et dont l'état offense la dignité des humains, des façades d'immeubles lépreuses et des murs décrépis servant à soutenir l'ennui et l'oisiveté des jeunes, des automobilistes roulant «à vue»faute de signalisation réglementaire, alors que les panneaux s'abritent au milieu des feuillages ou bien ont tendance à diriger vers le... sol. L'obscurité est maîtresse des lieux, un peu partout, à la tombée de la nuit, les lampadaires devant attendre longtemps avant qu'on daigne éclairer leur lanterne. Ce n'est pas faute d'avoir interpellé les autorités locales, les citoyens se sont habitués maintenant à côtoyer les manquements et à s'y faire, quand les maires font la sourde oreille. La mission de ces derniers est pourtant d'assurer le bien-être de leursadministrés.R. M.