Algérie

Le confinement n'a pas réduit la pollution automobile


"La concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a brutalement augmenté en 2019. La hausse s'est poursuivie en 2020, alors que la pandémie de Covid-19 a forcé de nombreux pays à mettre à l'arrêt leur économie", indique l'ONM.Le ralentissement industriel et de la circulation automobile, dû à la pandémie de Covid-19, n'a pas jugulé l'augmentation des émissions et des concentrations du CO2 dans le monde, notamment dans les agglomérations où le confinement des populations était le maître mot des chefs d'Etat et de gouvernement.
En effet, le principal gaz à effet de serre persistant dans l'atmosphère a augmenté, créant des dégâts aux conséquences néfastes. Selon le bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), relevant de l'Organisation des Nations unies (ONU), "la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a brutalement augmenté en 2019, la moyenne annuelle franchissant le seuil de 410 parties par million, et la hausse s'est poursuivie en 2020, alors que la pandémie de Covid-19 a forcé de nombreux pays à mettre à l'arrêt leur économie".
L'agence onusienne ira plus loin pour constater amèrement que "pendant la période la plus intense d'arrêt des activités économiques, les émissions quotidiennes mondiales de CO2 ont, certes, enregistré une diminution allant jusqu'à 17% en raison du confinement, mais la baisse des émissions liée au confinement ne représente qu'un petit point sur la courbe à long terme". Or, estime l'OMM, "nous devons aplatir cette dernière de façon durable". Pour le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, "les décisions prises par certains pays de relancer l'économie de façon plus verte, ainsi que la décision prise par le président élu américain Joe Biden de retourner dans l'accord de Paris sur le climat" sont salvatrices à bien des égards.
"La pandémie de Covid-19 ne résoudra pas le problème du changement climatique. Toutefois, elle représente un tremplin pour lancer une action climatique plus soutenue et plus ambitieuse visant à réduire les émissions nettes à zéro en transformant complètement nos industries, nos systèmes énergétiques et nos transports", a souligné Petteri Taalas. Ce constat de l'OMM est conforté par une étude européenne coordonnée par l'Institut Paul-Scherrer (Suisse) et publiée le 18 novembre dernier dans la revue Nature. Selon cette étude liée à la pollution de l'air par les voitures, "les particules les plus toxiques seraient celles issues à l'usure des freins et des pneus". Inédite, cette étude suggère que "les particules fines sont dangereuses en raison de leur potentiel oxydant et pas seulement de leur quantité dans l'air".
Citant l'exemple de la France où des agglomérations et des régions entières sont confrontées à des pics de pollution, l'étude relève qu'à Paris, à Lyon, à Bordeaux ou encore à Lille "les niveaux de particules fines PM-10 (inférieures à 10 micromètres de diamètre) dans l'air ont dépassé, et parfois très largement, les limites recommandées pour protéger la santé des populations, à savoir 50 microgrammes par mètre cube en moyenne journalière". Malgré les recommandations des autorités sanitaires de privilégier les transports en commun à la voiture, "les niveaux de pollution ne sont pas revenus en dessous des normes", affirme encore l'étude.
En revanche, cette étude, observent les experts, "ouvre la voie à une petite révolution. Elle montre que cette approche fondée uniquement sur la quantité de particules fines respirée n'est pas suffisante et suggère la prise en compte d'un nouvel indicateur pour mesurer leur impact sanitaire, leur potentiel oxydant, c'est-à-dire leur capacité à attaquer les cellules". Du reste, cette étude, menée par de grands chercheurs en environnement et économie verte, craint l'augmentation du risque de maladies pulmonaires. "Certaines particules fines génèrent un stress oxydatif dans les poumons pouvant conduire à endommager les cellules et les tissus du corps humain", résume cet institut de recherche.
FARID BELGACEM
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