Algérie

Le conclave de Tunis fonde une initiative en attendant le manifeste



Le conclave de Tunis fonde une initiative en attendant le manifeste
Les participants aux rencontres organisées à Tunis, sur le thème «5 ans après le printemps 2011, défis, tâches et stratégies des moyens des gauches arabes», se sont séparés dimanche avec la conviction de la nécessité d'inscrire cette initiative dans la durée, convaincus qu'ils ont eu beaucoup de bien à communiquer et confronter leurs expériences.Même s'il a été difficile de s'entendre sur un manifeste, ils se sont donné plus de temps pour résumer leurs points de vue et leurs intentions dans une seule position. La difficulté de réaliser le consensus lors de cette première rencontre, ayant réuni des dizaines de cadres et autant de visions représentant des pays différents, a été soulignée par la majorité des présents qui se sont, toutefois, quittés sur une note d'espoir.Le smig d'entente a été réalisé cette fois, et même au-delà, puisque sur de nombreuses questions liées à l'état des lieux au sein des gauches arabes, et sur le rapport aux nouvelles dynamiques sociales, les intervenants ont trouvé de nombreux points communs. «Il est toujours possible de dépasser nos querelles», souhaite Abdelaziz Messaoudi, membre de la direction d'Al Massar (Tunisie), s'en remettant au bon sens et à la maturité de la gauche.Ce courant a consenti beaucoup de sacrifices dans tous les pays arabes ; le prix de l'engagement peut amener les militants à payer de leur vie, comme c'était le cas en Algérie durant les années 1990 et en Tunisie avec l'assassinat de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi en 2013. Au troisième et dernier jour des rencontres, les débats ont fait ressortir des désaccords et parfois des divergences, au moment de décider des formes à donner à la poursuite de cette initiative et à la place des uns et des autres. Lesquelles divergences ont montré les crispations qui traversent les différentes nuances de cette mouvance, voire l'immaturité qui peut vite rattraper le bon sens.Le manifeste ajournéLa lecture des rapports et recommandations des deux ateliers de travail ? le premier consacré au diagnostic de la situation interne et les défis qui attendent ce mouvement et le second chargé de définir les tâches et les moyens pour de face à ces défis ? ont été présentés et discutés en plénière, mais les synthèses n'ont pas été accomplies le jour même à cause des nombreuses remarques et critiques, nécessitant l'introduction de nombre de changements aux moutures finales.Aussi, la tentative de rédiger un appel commun, sous forme de manifeste, n'a pas abouti. «Le manifeste de Tunis s'engage à mettre en commun expériences, réflexions, propositions pour élaborer, en prenant en compte les spécificités nationales, un projet progressiste de nature à réenchanter la politique et la chose publique au nord comme au sud», est-il écrit dans ce document que certains ont jugé prématuré. Les initiateurs du manifeste ont prévu aussi l'installation d'un groupe de travail largement représentatif, pour animer l'initiative à travers des programmes de rencontres et de communication permanente, sur la base d'un certain nombre de principes.L'idée partagée par l'ensemble des présents est que la gauche doit jouer un rôle actif dans la conjoncture historique actuelle, ou du moins accompagner les mouvements populaires, d'autant que toutes les révolutions de 2011 s'étaient caractérisées par des slogans propres à la gauche, ceux de la liberté, la dignité, le travail et les droits de la femme, par exemple. Les participants ont reconnu aussi qu'à cause de son éclatement et faute d'avoir saisi le moment historique, la gauche a perdu les rendez-vous électoraux au profit de l'islam politique.Mais au-delà des constats, la méfiance des uns et la confiance des autres, la joie se lisait sur tous les visages présents au siège maghrébin de la fondation Rosa Luxemburg. Des préjugés tombent pour être remplacés par des liens nouveaux. Des promesses de retrouvailles et d'engagement commun se font entendre pour affirmer que la gauche doit être à la hauteur des aspirations des peuples, sachant, comme l'a décrété le représentant du courant progressiste koweïtien, Ahmed Deyin, que l'histoire n'attend personne.


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