Le concert a duré jusqu'à une heure avancée de la nuit : Khaled et Blaoui enflamment le Théâtre de verdure

La production du King sans concurrent du raï, dans ce Théâtre de verdure qui surplombe la mer, restera dans la mémoire locale d'El Bahia commme un véritable événement. La ville de Sidi El Houari, qui a renoué avec son enfant terrible qui ne s'y est pas produit depuis plusieurs années, était aux anges. Accompagné de son chef d'orchestre fétiche, le maestro Kouider Berkane Krachai, El Rey s'est donné à  cœur joie en faisant revivre pour le bonheur des ses milliers de fans,  presque tout son répertoire, dont les fameuses chansons de l'album «Hamama» qu'il a entonné, avec brio, en compagnie de Cheikh Chioukh, Blaoui El Houari. Avec le le doyen de la chanson oranaise, l'enfant d'Eckmuhl a rendu un  hommage au chahid Zabana en reprenant avec harmonie le fameux tube du vieil oranais, «Ya dbaïli yana oua ala Zabana». Les deux artistes qui ont entonné plusieurs autres chansons de Blaoui, ont été fortement acclamés par le public. Auparavant, Khaled avait été accueilli avec tous les honneurs dus à  sa couronne par Hissam, dit Zinou, le maire d'Oran et Mohamed Aoued, le maire adjoint chargé de la culture et des arts. Selon les organisateurs qui les ont estimés à  plus de 6000, les fans de Khaled qui ont accouru de tous les coins de la région ouest, ont donné à  cette production unique un cachet très particulier. Et Khaled qui s'est produit pour la première fois à  Oran, en solo, sans première ni deuxième partie, s'est dit très content que sa ville ait répondu de cette manière à  son statut pour l'élever au rang de vedette unique et sans partage. Pour faire régner l'ordre et permettre aux nombreuses familles ainsi qu'à certains responsables locaux, qui étaient présents, d'apprécier cette grande soirée, une véritable armada policière a été mobilisée.  Hormis quelques énergumènes, rappelés vite à  l'ordre par les vigiles et les services de sécurité,  le concert s'est déroulé dans une parfaire convivialité.  Les gardiens de la société privée, chargée d'assurer l'ordre aux côtés des policiers ont, également, été mis à  contribution pour empêcher les fans de déborder car tout le monde voulait prendre une photo souvenir avec le roi du raï. Les titres de son album, Bakhta, Aicha, Trig Lyci et autres Di-Di se sont succédé à  des rythmes endiablés suscitant l'hystérie parmi les jeunes fans et les femmes. La production avec Blaoui El Houari a été aussi très appréciée parce qu'elle a permis à  Khaled de rendre un véritable hommage à  son aîné, avec qui il compte, d'ailleurs, produire prochainement un autre album. Les puristes du raï estiment que malgré toute sa volonté de bien faire et tout son talent, Khaled aura perdu, quelque peu, de sa superbe parce que, selon eux, sa voix ne porte plus comme avant. Les fameuses «khanate» dont il était le seul à  en détenir le secret ne sont plus ce qu'elles étaient.  Tout compte fait, les jeunes accros du raï ont été plus ravis par la production de Cheb Bilal que par la prestation de Khaled et ce, en dépit de l'affection qu'ils manifestent pour le roi du raï.