Suspendus à la suite du départ de l'ex-ministre, Ferhat Aït Ali, les travaux de la Commission technique du ministère de l'Industrie ont repris très récemment, rapporte des sites d'informations qui citent des sources proches du dossier. Cette nouvelle suppose que d'autres agréments provisoires seront délivrés dans les prochains jours, ce qui relancera le débat sur la problématique de l'automobile en Algérie. Il faut savoir, à ce propos, que chaque communication du ministère de tutelle sur ce dossier précisément déchaîne les passions et influe directement sur le marché des véhicules d'occasion, dont les prix connaissent une hausse indécente.Dans cette reprise de l'activité, les Algériens ne s'intéressent pas plus à ses travaux qu'à la délivrance des agréments définitifs aux neuf concessionnaires, déjà pré- sélectionnés et dont la finalisation du processus tarde à venir. Le réveil de la commission technique devra, soulignent les mêmes sources, amener à «libérer» les programmes d'importation de véhicules neufs. Cette perspective est d'autant plus réaliste qu'elle confirme les propos du président de la République, lors de l'entretien qu'il a accordé à la presse nationale, concernant une reprise des importations de véhicules à la fin du premier semestre de l'année en cours. Mais ne nous trompons pas. Dans la bouche du chef de l'Etat, ces importations ne constituent pas la solution au dossier de l'automobile. La fabrication demeure un objectif stratégique de l'Etat. Le président Tebboune n'en a pas dit plus, mais l'on peut supposer que de sérieuses négociations sont actuellement en cours pour aboutir à un processus, à même de lancer les premiers jalons d'une industrie automobile en Algérie.
Pour l'instant, on n'en est pas encore là et l'opinion nationale est surtout braquée sur ces neuf marques de voiture dont personne ne connaît l'identité et encore moins celles des heureux concessionnaires qui les représenteront en Algérie. Tenus au secret par l'ancien ministre de l'Industrie, pour des raisons qu'on ignore, les nouveaux patrons de l'automobile en Algérie, censés se partager un volume d'importation équivalent à quelque 2 milliards de dollars sont, à n'en pas douter, les premiers intéressés par le nouveau «frémissement» du secteur. Il faut savoir que les premiers agréments provisoires datent du mois de février dernier. Sitôt délivrés, le ministère est resté muet sur la suite à donner au processus d'agrément. En principe, le cahier des charges prévoit la vérification par la Commission technique de toutes les informations contenues dans les dossiers de candidature. Le ministère n'avait pas, à l'époque, fixé un délai à cette phase du traitement des dossiers, mais on l'avait évalué à un mois. Près d'un trimestre plus tard, rien n'est venu appuyer la thèse d'une confirmation de la démarche. Bien au contraire une folle rumeur a circulé annonçant la suppression des neuf agréments provisoires. Démentie par des canaux informels, cette fake news confirme néanmoins la passion qui entoure ce dossier, mais également les enjeux colossaux où les «compétiteurs» ne prennent aucun risque de mévente.
Cela sur l'aspect importation. Concernant la fabrication, à l'exception des quatre candidats retenus, dont on ne sait également rien, il semble que les discussions se mènent à un autre niveau. L'ancien ministre de l'Industrie avait annoncé des négociations avec un géant mondial de l'automobile, mais rien n'a filtré sur leur teneur. Le président de la République qui n'a pas estimé nécessaire de s'étaler sur le sujet a donné néanmoins quelques signaux quant à l'avancée du projet. En attendant, des entreprises affichant une volonté de respecter le cahier des charges spécial fabrication disent n'avoir encore rien reçu de la part de la Commission. La plate-forme dédiée à informer les candidats au montage automobile affiche la mention «en cours d'étude».
On retiendra de ce long feuilleton de l'automobile en Algérie, de la mort-née Fatia, jusqu'à la Symbol Made In bladi, en passant par les «ateliers de vulcanisateurs», ce nouvel épisode qui n'est certainement pas le dernier. À force de rebondissements, les Algériens s'attendent à ce que le retour aux importations ne soit qu'une autre «alerte» qui pourrait être fausse.
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Posté Le : 14/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd BOUCETTA
Source : www.lexpressiondz.com