Algérie

Le complexe agro-industriel de Corso fermé sur décision du CPE



Le complexe agro-industriel de Corso fermé sur décision du CPE
Présenté comme une réalisation phare et un exemple en Algérie, le complexe agroalimentaire de Corso, MMC (Mediterranean Mills Company), dans la wilaya de Boumerdès, fruit d'un partenariat public-privé, entre le groupe Benamor et Eriad d'Alger, est fermé depuis plusieurs mois. De nombreux équipements de l'usine ont été transférés à l'est du pays dans une autre unité du groupe Benamor. "Tout le monde est parti, il n'y a plus de personnel du groupe Benamor", nous affirme un gardien.Seulement quelques agents de sécurité de l'ex-Eriad continuent à surveiller l'endroit, qui s'étend sur 14 ha.Les lieux sont tristes et la scène rappelle celle de la première fermeture du complexe intervenue en 2006, qui a vu le licenciement de plus de 800 travailleurs.Nous avons tenté d'avoir plus d'explications sur cette fermeture qui intervient six mois seulement après la visite du président du Sénat français à ce complexe, mais aucun des responsables n'a voulu répondre à nos appels. La chargée de la communication du groupe Benamor nous a promis de nous rappeler, mais en vain.Le P-DG du groupe Agrodiv ne répond pas non plus. C'est lui le signataire du contrat qui détient 34% des actions pour l'Etat et 66% pour le groupe Benamor. Mais selon de sources bien informées, cette opération de partenariat fortement médiatisée et saluée par le Premier ministre a été tout simplement annulée par le CPE. Ce conseil aurait reproché au groupe Benamor de ne pas avoir respecté certaines clauses du contrat, affirme un syndicaliste, qui dit ne pas connaître les détails de cette annulation intervenue au début de l'année 2016.Pourtant, l'usine, qui a acquis des équipements de haute technologie de l'opérateur français Mecatherm, a entamé, en 2014, la production de pain en attendant le lancement d'autres produits. Lors de sa visite en décembre à Corso, le président du Sénat français, Gérard Larcher, accompagné de Jean-Pierre Chevènement, avait salué l'exemple de ce partenariat entre, d'une part, une entreprise publique algérienne et privée et, d'autre part, entre le groupe Benamor et Mecatherm.Le P-DG du groupe Benamor a annoncé que le complexe Mediterranean Mills Company prévoyait d'augmenter sa production de 45 000 baguettes de pain par jour pour en finir avec le problème du pain en Algérie.Mais trois mois plus tard, tout tombe à l'eau. Que s'est-il passé durant cette courte période ' Pourtant, ce partenariat concrétisé sur le terrain a été salué aussi bien par la population de Boumerdès qui s'attendait à un recrutement massif, que par les experts et les membres du gouvernement qui voyaient en cette initiative une forme d'ouverture et de rapprochement public-privé qui permet de créer une valeur ajoutée et participer à l'édification graduelle d'un nouveau modèle économique tant galvaudé aujourd'hui. Bachir Mazouz, un expert algérien en économie, n'a-t-il pas raison de dire qu'en Algérie, "la légitimité de toutes les formes de rapprochement public-privé, condition nécessaire à la cohérence des décisions stratégiques, ne sera pas établie uniquement sur la base des discours et déclarations ' Mais elle dépendra de la capacité des gestionnaires du secteur public et privé à mettre en place un système de gouvernance intégrant à la fois les valeurs institutionnelles, la nature des enjeux, les défis de gestion et les risques inhérents à toute forme d'ouverture envers les opérateurs privés".M. T.


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