Le commerce florissant des citernes d'eau à Alger

L'essor enregistré récemment dans cette activité a incité la majorité des commerçants de la capitale et des fabricants à se lancer dans ce créneau.Les points de vente des citernes et des réservoirs d'eau en plastique ont enregistré, ces derniers jours, une affluence record de la part des Algérois, avons-nous constaté.
L'entrée en vigueur samedi dernier du programme d'urgence de distribution de l'eau potable mis en place par la SEAAL a mis la population sur le qui-vive. Selon des témoignages des travailleurs dans une usine de plastique située dans la banlieue d'Alger, la fabrication des citernes d'eau tourne à plein régime. «Depuis la crise de l'eau des années 1990, la production des citernes n'a jamais connu un tel envol. Mêmes les commandes pour les produits dérivés tels que les bassines d'eau et les seaux battent des records», nous explique un fabricant.
Des commerçants spécialisés dans la vente de ces moyens de ravitaillement des différentes communes d'Alger, s accordent à dire que la demande sur les citernes d'eau en plastique a significativement augmenté ces derniers jours, affirmant que les stocks sont rapidement épuisée. Au marché de gros d'El Hamiz, après une période de grande crise, le commerce des citernes est si florissant à telle enseigne que les propriétaires de magasins spécialisés dans la vente de cet équipement sont submergés par la demande.
«Nous nous approvisionnons au quotidien auprès des fabricants pour satisfaire la demande en cette conjoncture de stress hydrique qui coïncide de surcroît avec la saison estivale», nous dira Rabah un commerçant installé dans l'une des ruelles du boulevard marchand d'El Hamiz. Cette crise d'eau ne bénéficie pas seulement aux seuls grossistes. Les détaillants sont les autres maillons de la chaîne qui en tirent profit. L'essor enregistré récemment dans cette activité a incité la majorité des commerçants de la capitale à se lancer dans ce créneau. «Je vends au quotidien toutes les citernes, les surpresseurs et leurs accessoires achetés au marché d'El Hamiz», témoigne un commerçant spécialisé dans cette activité à Jolie vue (Kouba).
Vente prolifique
Actuellement, le montant global pour acheter une citerne, un surpresseur et tous les accessoires oscille entre 30.000 et 50.000 DA, témoigne t-on. Quant aux prix des citernes, ils ont enregistré ces derniers temps une augmentation de l'ordre de 5.000 à 10.000 DA.
Un commerçant a imputé cette hausse des prix au manque de la matière première (plastique) et l'importation qui a été réduite drastiquement. Un vendeur installé dans la commune de Tixeraïne a rappelé, de son côté, que la demande sur les plombiers est importante. Les services de ces derniers sont devenus incontournables pour l'installation de l'équipement.
«Nous proposons les services de deux plombiers qui travaillent actuellement avec un agenda», nous dira le commerçant. Malgré la hausse des prix et le problème de disponibilité de ce produit de ravitaillement, plusieurs citoyens ont estimé que l'acquisition de ce matériel est devenue une condition sine qua non. Dans cette conjoncture difficile de stress hydrique, la vente prolifique des citernes d'eau fait le bonheur des commerçants et le malheur des citoyens. En attendant des jours meilleurs...
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