Algérie

Le commerce des idées: la connaissance dans l'économie (1re partie)



Publié Le 11.05.2023 dans le Quotient d’Oran
par Lakhdar Ydroudj
« Quand on partage un bien matériel on le divise, quand on partage un bien immatériel on le multiplie »

C'est le siècle de la connaissance et du savoir. C'est l'économie de l'immatériel. C'est le commerce des idées. C'est l'ère des fermes de l'information. C'est les Big Data. C'est le référentiel à l'Information Scientifique et Technique (IST). Nous somme projetés, de plus en plus, vers un avenir où l'évaluation du développement ne se fait plus par le volume des industries ni par la possession des matières premières mais plutôt par les produits du savoir et de l'innovation résultats de multiples processus intellectuels. Les sociétés qui ont réussi la transition vers la société organisée autour de la communication et de la diffusion des produits savants sont les pays qui ont investi dans la maîtrise de tous les processus de la production, traitement, stockage et de diffusion de l'information scientifique et technique. C'est d'ailleurs, une nécessité conditionnelle voire un impératif pour profiter des technologies de l'information que de transformer la connaissance et le savoir en produits échangeables et consommables.

Société et savoir

L'économie de la connaissance est une propriété des sociétés du savoir qui ont intensivement investi dans le secteur de l'éducation, de la recherche-développement, des métiers du numérique et surtout dans l'industrialisation des supports de la diffusion du savoir en plus des industries culturelles dans tous ses aspects que cela concerne le loisir et la distraction mais surtout le domaine de la vulgarisation scientifique et technique. Cette dernière est l'étape primaire de la transition puisqu'elle permet de créer les traditions intellectuelles dans les milieux sociologiques de la consommation scientifique.

Un pays qui ne consomme pas la science ne peut pas aspirer à un développement immatériel, un pays qui n'arrive pas à mettre le niveau de la population avec les étapes du développement de la science et du savoir ne peut jamais se mettre à jour avec les technologies exigées par l'économie de la connaissance et enfin un pays conforté dans les rentes aura un avenir incertain dans les équilibres mondiaux des différentes économies.

Pour une première impression de savoir si nous sommes dans une société de la connaissance il serait intéressant de considérer les statistiques relatives à la production de la science et du savoir, comme les livres, les périodiques spécialisés, les brevets, les revues générales, la lecture publique, le nombre de bibliothèque leurs implantations et leurs fonctionnements, la liberté d'expression, la politique de l'édition, la contribution des industries liées à la connaissance dans la croissance économique, la sociologie de l'éducation, l'existence d'une stratégie de vulgarisation de la science et du savoir, la diffusion des émissions scientifiques et technologiques dans les medias audiovisuels, le nombre de journaux et de quotidiens et leurs tirages, le débit du réseau Internet, la couverture médiatique et numérique, les travailleurs dans le secteur des industries du savoir et de produits spécialisés et experts, les conditions de la valorisation des résultats de la recherche, dont l'exploitation des brevets, l'environnement de l'innovation. Il est évident qu'on ne peut pas paramétrer la totalité des exigences pour la transition immatérielle vers la société de la connaissance. On peut donc parler, de sociétés apprenantes qui dominent le monde et de sociétés ignorantes qui sont encore au stade de la maîtrise des techniques de survie pour leurs peuples. Les évolutions techniques de la société démontrent l'intelligence de l'information qui, une fois traitée se transforme en compétence de maîtrise des processus de travail. Le savoir-faire est clairement une référence des compétences de l'Homme à en tirer profit des propriétés de l'IST, qui reste un préalable à l'entrée dans le gotha des sociétés savantes. Mesurer les capacités d'un pays dans ce domaine c'est faire l'évaluation de l'exploitation des ressources immatérielles dans le domaine de la recherche et du développement. C'est aussi connaître les potentialités de la valorisation des recherches y compris dans le domaine des sciences humaines (1).

Nouvelle économie pour une autre société:

Nous n'avons aucune intention pour développer le côté théorique de cette économie ni de documenter son historique excitant et révélateur du génie humain dans l'exploitation des ressources disponibles. Nous nous contentons de dire le référentiel de celle-ci se développe durant les trois dernières décennies du siècle dernier, notamment avec des textes fédérateurs des futuristes et des stratèges du développement (2).

L'économie post-industrielle est là et son importance a mobilisé toutes les ressources dans les pays développés pour en tirer le maximum de profit que cela concerne le lancement des chantiers inhérents à cette nouvelle économie ou en termes de la prise en charge partielle ou totale des besoins la communauté ou des acteurs impliquées dans cette nouvelle forme de croissance. L'économie de la connaissance est l'un des enjeux, qui a mis tous les pays du monde et les institutions internationales d'accord pour prendre les mesures adéquates de la maîtrise du processus de la transition vers l'exploitation de cette ressource. Qu'il s'agisse de la Banque Mondiale, la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), L'UNESCO (3), parce que la connaissance est un actif stratégique qui permet non seulement la génération des bénéfices et des intérêts pour améliorer les conditions de la croissance mais surtout de pouvoir effectuer toutes les transitions économiques sans contrainte car elle permet aux compétences de maîtriser tous les processus du développement. L'économie fondée sur le savoir est donc, une économie apprenante et savante qui fonde ses stratégies sur l'éducation et l'apprentissage des nouvelles techniques dans le travail et la maîtrise technologique, où le capital humain est l'unique facteur du développement. Les pays qui n'ont pas de ressources naturelles importantes sont les pays qui dominent toutes les économies et toutes les industries y compris les industries tributaires des matières premières disponibles dans des pays ignorants. Le cas de la réimportation des différents carburants par la majorité des pays producteurs de pétrole des pays industrialisées est une parfaite illustration de ce cas.

La caractéristique fondamentale de la société fondée sur la connaissance est l'organisation structurelle des économies autour du savoir. Le cas actuel est une convergence des efforts pour l'institutionnalisation de la société numérique parce que les nouvelles technologies sont le nouveau croisement entre les compétences humaines et les propriétés du savoir incitant à cette nouvelle forme de transformation industrielle, économique, culturelle, etc. En d'autres termes c'est le savoir qui est le facteur de la stimulation des transformations menant vers la performance économique, la maîtrise technologique, le confort des groupes, la croissance économique, l'éradication des indicateurs du sous-développement. Il n'est donc pas étonnant que le nouveau proposé durant les années 1970 (4), quaternaire commence à dominer par sa contribution dans la croissance tous les autres secteurs. Les plus grandes entreprises de nos jours sont des entreprises qui activent dans le domaine du numérique et des transformations de la matière grise ou des entreprises qui ont épousé le numérique comme principal partenaire logistique et moyen de travail. L'industrie de la connaissance aux Etats Unis d'Amérique représentait en 1958 – déjà- 29% du PIB contre 34% en 1980. Elle représente plus de 50 % dans la zone OCDE à la fin de la décennie 1990 contre 45 % en 1985.

L'indicateur de la répartition de la main-d'œuvre dans les pays développés nous confortent dans notre argument puisque le pourcentage de la main- d'œuvre version 2.000 aux USA a atteint la barre de 66% alors qu'il ne dépassait pas le seuil de 50% en 1976. Le même constat est valable pour la Grande-Bretagne dont plus de 55 % de la main-d'œuvre état verse dans le secteur de l'information et de la communication contre 30% durant l'année 1970. L'industrie version 4.0 est en marche c'est donc, l'industrie de ce Siècle.

Dans une étude sur la fin de la théorie et l'essence des nouvelles formes d'exploitation de la science et du savoir, par le truchement de l'explosion de l'IST et de la connaissance, Chris Anderson retrace dans quelques lignes le développement de plus d'un demi-siècle de la transition vers un nouveau modèle de développement « Il y a 60 ans, les ordinateurs numériques ont rendu l'information lisible. Il y a vingt ans, l'Internet l'a rendue accessible. Il y a dix ans, le premier moteur de recherche Crawler a fait une base de données unique. Aujourd'hui, Google et d'autres entreprises du savoir et de la connaissance, traitent ce corpus massif comme un laboratoire de la condition humaine.

Ce sont les enfants de l'ère du pétaoctet» (5), En deux jours, l'humanité a produit autant d'informations que ce qu'elle a produit depuis l'invention de l'écriture jusqu'en 2003. C'est toute l'importance de l'abondance des données qui pousse vers une nouvelle ère de la construction sociologique des économies et des sociétés.

Pour apprécier à sa juste valeur le rôle de la connaissance dans la maitrise des technologies de tous les processus, il suffit d'affirmer, sans risque de se tromper qu'il serait impossible d'opérer la mise en marche d'une machine ou de la réparer si le manuel détaillé n'accompagne pas la machine.

Le manuel devient par conséquence le contenant de la connaissance. C'est aussi valable pour l'IST qui dès le début des années 70-80 s'est transformée en ressource de toutes les ressources, notamment après le lancement de son industrialisation sous forme de bases de données et de systèmes d'information, etc. qui ont radicalement changé les voies de traitement des données et de l'IST.

La pyramide des compétences

Avant d'évoquer les conditions de la transition savante, il est important de s'arrêter sur le point qui concerne les étapes de la transformation de la matière grise en compétence opérationnelle dans les économies des pays, il serait intéressant de dire que les propriétés de la pertinence, de l'utilitarisme et de l'opérationnalité de l'IST comme matière brute de la connaissance sont tributaire de la politique de la valorisation et de son statut dans la société en tant que matière indispensable dans la solution des grandes problématiques socio-économiques, de l'enseignement, de la prise de décision, de la planification, de la prospective, de la mise en place de stratégies diverses.

Pour en revenir à la pyramide de l'économie de la connaissance, disons qu'elle est construite par quatre paliers successifs dont :

• La base ou le fondement de la pyramide est composé par une plateforme collectrice de données brutes qui est la matière première de la connaissance,

• Le deuxième palier est la transformation de données en IST et en information professionnelle et opérationnelle, c'est-à-dire donner un sens utilitaire à toute information traitée dans le cadre des processus de transformation, dont les brevets, les thèses, les rapports (colloques, symposiums et autres séminaires, journées d'études, etc.), les publications, les livres, les périodiques scientifiques, les revues...

Le troisième palier de la pyramide c'est l'exploitation de toutes les ressources de l'IST afin de pouvoir atteindre l'état de l'exploitation des sens de toute information traitée et diffusée. C'est la manipulation de celle-ci par la sélection et préparation dans les processus de traitement, (industrialisation, stockage et retrieval...) pour son exploitation dans les processus qui peut conduire au dernier palier de la pyramide.

Le quatrième palier concerne la compétence qui est l'étape suprême de la matrice de transformation des données en matière utilitaire dans le développement et par voie de conséquence dans le PIB d'un pays. Notons aussi, que les industries de la connaissance sont devenues parmi les secteurs les plus courtisés de l'emploi que cela concerne le statut dont ils bénéficient dans la société ou les dividendes financiers.

L'intérêt des géants de l'informatique comme Google, Microsoft et les autres sont devenus plus importants que les entreprises productrices de biens de consommation par ce que le cercle vertueux de l'économie de la connaissance et du savoir est plus rentable et efficace que les autres industries. A titre d'exemple les revenus de l'entreprise Apple ont été multipliés presque 50 fois depuis 2004 à 2022, passant de 8 milliards de US Dollar à 394.3 US Dollar. Le produit magique de cette entreprise est le I phone qui a généré à lui seul quelque 205 milliards de US Dollars. La tablette I Pad quant à elle a généré 29.3 Milliards US Dollars pour la même année. C'est pratiquement presque 3.5 le volume des revenus de la plus grande entreprise de pétrole en Afrique, en l'occurrence Sonatrach avec 60 milliards de dollars en 2022. Le deuxième produit de Apple a généré presque la moitie des revenus de la mamelle algérienne.

Il serait peut être intéressant de signaler au passage que les entreprises connues par le générique GAFAM sont toutes capitalisées à un trillion de US Dollar ou plus. Que 8 sur 12 entreprises capitalisées au trillion sont des entreprises impliquées dans l'industrie et l'économie de la connaissance au 31 décembre 2021 (7),.

Les conditions de la société de la connaissance

Appelée économie post-industrielle, l'économie de la connaissance est un vecteur très important. Les étapes de développement des sociétés a imposé à l'Homme de développer des ressources pour le confort, la croissance surtout la valorisation des résultats des travaux de la recherche. Sans ces activités intrinsèquement liées, à la structuration des formes de la nouvelle organisation économique, il est impossible d'évoquer l'éventualité de transiter vers la société de la connaissance.

En d'autres termes la société de la connaissance exige que cette dernière connaissance mette en œuvre un processus intellectuel de transformation des informations brutes pour acquérir un sens dans le développement.

Il faut insister sur le fait que l'économie de la connaissance est un résultat du développement de la société de l'information qui a fait un chemin par le biais de la production et de la consommation de produits culturels et scientifiques. C'est la société de l'Information Scientifique et Technique née durant la fin du 20e siècle et plus exactement avec les références produites par les pionniers du domaine dont on retiendra tout particulièrement les recherches et les travaux dans le domaine de l'informatique, des télécommunications, de l'électronique, les technologies et les supports de la communication (TIC), « technologies numériques de l'intellect » qui « ont fortement évolué dans le cadre d'une dynamique cumulative en ce qu'elles se sont successivement ajoutées et combinées avec les précédentes. Elles scandent leur émergence par périodes quasi décennales (...) : le temps des « grands systèmes » (années 1970), le temps de la décentralisation et des ordinateurs personnels (années 1980), l'arrivée de l'Internet (années 1990), et enfin du Web 2.0 et des technologies collaboratives (depuis 2000) » (8).

La possibilité de se transformer en société de la connaissance est offerte à tous les pays y compris ceux qui sont actuellement classés dans la nomenclature des pays sous-développés, à condition qu'ils remplissent un certain nombre de conditions qui gravitent autour de la production et de la consommation du savoir.

Nous n'avons pas la prétention d'énumérer toutes les conditions inhérentes à la transition vers l'économie de la connaissance, mais il est très important de signaler les plus dominantes afin de pouvoir apprécier les discours des politiques et d'en tirer les conclusions adéquates.

Les dépenses en Recherche et Développement

Il n'est pas opportun de présenter les chiffres dépensés par les pays développés pour procéder à une comparaison avec les pays sous- développés en matière de recherche développement. Il n'est encore pas conseillé du tout de comparer les chiffres alloués à la recherche par rapport aux autres secteurs dans les pays qui n'aspirent pas à transformer la connaissance en industrie économique à l'instar des autres secteurs. Ce qui est important à retenir c'est que la recherche est le nerf de cette industrie parce qu'elle résulte dans l'innovation qui est une valorisation systématique des résultats fondamentale de l'activité. Elle est souvent rendu publique et exploitée par les industries différentes. C'est dans le domaine des technologies de l'information que les plus grands enjeux sont mis à l'épreuve. Il faut savoir que l'économie de la connaissance est fondamentalement une économie de diffusion de la connaissance dans les différents milieux y compris le grand public, qui renferme le potentiel de l'avenir. Plus un pays dépense sur l'enseignement plus ses indicateurs sur la richesse et le confort de sa population sont au vert, l'inverse et absolument réel et palpable dans la société.

Les données de la Banque mondiale (9) expriment clairement cette tendance dans le monde. La majorité des pays riches dépensent plus de 3.10% de leur PIB sur le développement de la recherche, alors que d'autres pays riches-aussi- par les maières premières, dépensent un seuil de 0.72% en 2020 (il était de l'ordre de 06 en 2017), de leurs PIB comme c'est le cas des pays arabes majoritairement pays exportateurs de richesses naturelles.

Il est intéressant de signaler que le secteur de R&D est le premier secteur utilisateur et générateur de la connaissance et du savoir c'est pourquoi des institutions dédiées ont été créées pour la canalisation de l'IST qui est la matière première, pour la mise en place des stratégies de recherche et ses axes prioritaires, parce que « les formats des contenus scientifiques se diversifient et font l'objet de recherche sur les moteurs de recherche, de citation et d'indexation sans oublier les différents canaux de partage de diffusion numériques. De nouveaux modèles de revues et de plateformes voient le jour pour diffuser et valoriser les différents niveaux de granularité de ces contenus scientifiques». (10)

Le Bureau statistique de l'Unesco présente les dépenses par région dans le monde comme suit :

Tableau : Parts des dépenses (PIB) en R&D par région dans le monde en 2017 (11) :

Région% PIB

Monde1.17

Amérique du nord et Europe de l'Ouest2.5

Asie Est et pacifique2.1

Asie Ouest et du Sud0.6

Europe Centrale et de l'Est1.0

Amérique Latine et Caraïbes0.7

Pays arabes0.6

Afrique Sub-saharienne0.4

Pour l'année 2020 la situation n'a vraiment pas changé dans le monde puisque le rapport de la Banque mondiale nous présente presque une évaluation presque clonée de celui de l'Unesco. Les points essentiels à retenir dans ces répartitions c'est les montants effectifs dépensés par les pays, car si on prend 1% par exemple du PIB des Etats-Unis il est fort probable qu'il équivaut à des dizaines de fois celui d'un groupe de pays arabes ou la totalité des dépenses en Afrique à PIB très faible.

Le deuxième point fondamental c'est la nature des contributions dans les efforts de R&D dans le monde développé qui attire, de plus en plus, le secteur privé qui investit intensément dans ces activités, or c'est rarement les cas dans les autres pays où la préoccupation des riches est d'améliorer leurs classements dans la revue Forbes. Pour clôturer ce point, on reprendra à notre compte la citation suivante qui fait état de « la question importante des infrastructures de recherche dédiées, en regard des pratiques des communautés scientifiques qui favorisent l'entrée de nouvelles catégories d'acteurs, émarge également à un débat qui relève d'une économie politique de la communication scientifique » (12).

La valorisation des résultats de la recherche

La première forme de la valorisation de la recherche pour la communauté scientifique est sans aucun doute de trouver les supports pour la diffusion des résultats de leurs travaux que cela concerne les publications ou le brevetage des inventions en les mettant à la disposition des différents acteurs du développement. Les salons des inventions qui s'organisent périodiquement dans le monde sont la meilleure opportunité pour « les chasseurs des idées innovantes» pour rentabiliser les nouveaux brevets. C'est à travers ce genre d'événements que l'on peut évaluer la valorisation des résultats de la recherche en plus du nombre de publications dans le domaine scientifique (13).

Le nombre des publications scientifiques dans le monde en 2015 était de 1.800.000 contre 800.000 articles de référence scientifique en 2000. Les techniques bibliométriques du recensement ont permis de référencier 5.000 articles par jour et 3.4 articles sont produits chaque minute dans le monde.

Si les Etats-Unis d'Amérique ont été pendant très longtemps la puissance scientifique dans ce domaine, elle a été détrônée par la Chine qui détient une part importante en termes de nombre de chercheurs, plus de 21% de l'effectif mondial des chercheurs contre 18.1% pour toute l'Amérique du Nord. Pour les Etats arabes réunis l'effectif actif dans les domaines de la recherche est dérisoire puisque il n'atteint même pas la barre de 2.4% du nombre total des chercheurs (14) dans le monde estimé à 8.454 millions de chercheurs entre 2014-2018. Les publications scientifiques ont dépassé pour la première fois de seuil de 2 millions d'articles en 2021.

En 2021 le rapport de l'Unesco qui décrypte la science révèle que le monde a enregistré une augmentation de 13.7% du nombre de chercheurs dans le monde avec une concentration importante en Asie, et que 93% des dépenses mondiales sont allouées par le G20 à la science et la recherche (15).

A suivre

* Ex Secrétaire General du Centre de Recherche sur l'information Scientifique et Technique, Fondateur et responsable de la rédaction de la Revue RIST.

Notes

1- Il est indéniable que les sciences sociales et humaines sont une béquille indispensable au développement humain parce que c'est a travers elles que toutes les interactions de l'écologie humaine et les panorama des technologies prennent place. C'est aussi à travers les sciences sociales et humaines que les facteurs sociaux et scientifiques (naturels) de l'évolution sont harmonisées. La sociologie est d'ailleurs appelle la physique sociale depuis le 17 Siècle par Thomas Hobbes comme pour l'associer a l'arsenal et tous les dispositifs de l'évolution humaine. C'est pourquoi les sciences sociales et humaines ont été repensées, recomposées et intégrées dans les processus de l'implantation des technologies nouvelles, et faire amplement partie de l'environnement d'étude et d'exploration des écologies pour une meilleure appropriation adaptée aux techniques imposé par le determinisme technologique de chaque étape du développement.

2- Fritz Machlup économiste de renom, il a son actif des travaux dédiés exclusivement à la connaissance et le savoir, notamment les volumes traitant du savoir (Knowledge) : «The production and distribution of knowledge in the United States ». Il est pour beaucoup d'experts le fondateur et le théoricien de cette nouvelle économie. On peut également se référer Ocde : L'économie fondée sur le savoir, Paris, OCDE, 1996.

3- Banque Mondiale (2007):»Knowledge for developpement», http://info.worldbank.org/etools/kam2/KAM_page5.asp, Consulté 1 Mai 2023.

Unesco : Vers les sociétés du savoir, Paris, UNESCO, 2005. Disponible sur le site : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000141907?posInSet=1&queryId=c7fb6c37-0779-45d6-9b7f-45c201e4b2e8, Consulté 1 Mai 2023.

Cnuced: Science and technology for development : the new paradigm of ICT, (2007-2008) http://www.unctad.org/en/docs/sdteecb20071_en.pdf.

4- C'est le secteur d'activité qui regroupe les entreprises exerçant dans le domaine des activités de recherche, de consulting, et de conseil. Le secteur quaternaire, est basé sur des activités des domaines des technologies de l'information et de la communication, de l'informatique et des télécommunications ayant pour objectif la réalisation d'une nouvelle transition socioéconomique : i.e. La société numérique et plus encore vers le Metaverse ou le virtuel sera nécessaire pour la vie matérielle.

5- Chris Anderson: The End of Theory: The Data Deluge Makes the Scientific Method Obsolete, Science, June 23, 2008, Disponible sur le site, https://www.wired.com/2008/06/pb-theory. Consulté le 02 Avril 2023. Le pétaoctet est une unité de mesure et de stockage informatique qui un stockage d'un enregistrement vidéo 24h/24 et 7j/7 à 1080p pendant près de 3,5 ans. C'est aussi une séance de prise de 4 000 photos numériques chaque jour pendant toute la vie. Il faut 1000 pétaoctet pour un exaoctet. En 2004, pour la première fois, le trafic Internet mensuel dans le monde dépassait 1 exaoctet. En 2017, Internet traitait environ 122 exaoctet de données chaque mois.

6- Statistiques mondiales disponibles sur le site de Statistica : https://de.statista.com/themen/597/apple/#topicOverview.

7- https://www.tradingsat.com/actualites/marches-financiers/le-top-100-des-plus-grandes-capitalisations-boursieres-mondiales-au-30-decembre-2021-999963.html

8- Jean-Pierre Bouchez : « Autour de « l'économie du savoir » : ses composantes, ses dynamiques et ses enjeux », In ; Savoirs 2014/1(n° 34), Éditions L'Harmattan, P 21. Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-savoirs-2014-1-page-9.htm. Consulté 29 Mai 2023.

9- https://donnees.banquemondiale.org/indicator/GB.XPD.RSDV.GD.ZS

10- Chérifa Boukacem-Zeghmouri et Hans Dillaerts, « Information scientifique et diffusion des savoirs : entre fragmentations et intermédiaires », Revue française des sciences de l'information et de la communication [En ligne], 15 | 2018, mis en ligne le 01 janvier 2019, consulté le 06 mai 2023. URL : http://journals.openedition.org/rfsic/5522 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rfsic.5522

11-Unesco Institute for statistics: Fact Sheet: Global investment in R&D; No. 59 June 2020, P3. Disponible sur le site http://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/fs59-global-investments-rd-2020-en.pdf

12-Tyfield (D) and Al: The Routledge Handbook of the Political Economy of Science. London, 2017, cité par: Chérifa Boukacem-Zeghmouri et Hans Dillaerts, « Information... OP Cité.

13-Par Scientifique nous entendons toutes les disciplines de la recherché y compris les sciences humaines et sociales qui sont le pivot de l'intégration des technologies par le conditionnement des environnements des implantations et l'évaluation des résultats sur les populations et les groups sociaux.

14-Raison pour laquelle les pays arabes sont classés par l'Unesco parmi les 80 % des pays qui consacrent moins de 1% de leurs PIB dans le monde alors que la Chine contribue avec plus de 44% dans les dépenses dans le monde durant la période 2014-2018. https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/lunesco-decrypte-la-science-mondiale. Consulté le 2 Mai 2023.

15-Ibid.



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