Le commencement de la fin

Traînée devant les tribunaux, le club phare de la ville d’El Milia ne cesse de broyer son pain noir. Après la série de résultats catastrophiques qui l’ont réduit au rôle de simple figurant dans le championnat inter ligues du groupe Centre-Est, le CRBEM est désormais sommé de rembourser ses dettes, détenues par d’anciens dirigeants. Sur décision de justice, le compte bancaire du club a été bloqué par un de ces dirigeants qui revendique le remboursement de quelque  2,5 millions de dinars. Après la faillite sportive, l’équipe des Ouled Aïdoune devra faire face à une faillite financière. Il y a quelques mois, un autre ex-dirigeant a porté plainte à l’encontre de cette association sportive pour le remboursement d’une somme que des indiscrétions ont estimé à un million de dinars.
La justice a tranché en faveur du plaignant, ce qui a conduit à la mise sous scellé du bus de l’équipe. Ridiculisée par le pire parcours sportif de son existence, traînée devant les tribunaux et délaissée par ses fans, El Hamra, comme l’appelaient ses amoureux d’un certain temps, n’est plus que l’ombre de son passé. Menée à la ruine par des clans extra sportifs sans état d’âme, elle n’est qu’un cadavre enterré comme l’a si bien caricaturé un site Internet local. «Pour ces amputés du cœur, l’incinération du CREM, la ruine d’un idéal, la chute d’un empire ne compte pas plus que l’effondrement d’un château de cartes ou d’une fourmilière sous les pieds d’un passant distrait», écrit sur ce site, Atik Abdesselem, ex-joueur de talent de cette équipe.