Algérie

Le commandant en chef de l'Africom: Le CNT responsable du contrôle des armes en circulation



Les pays du champ et leurs partenaires extrarégionaux estiment que la responsabilité première du contrôle des armes en circulation dans la région incombe au Conseil national de transition libyen (CNT).

Le général Carter Ham a animé une conférence de presse jeudi au siège de l'ambassade des Etats-Unis en présence de la vice secrétaire adjointe au département d'Etat et vice coordinatrice des affaires régionales au bureau du coordonateur des affaires régionales au bureau du coordonateur de la lutte antiterroriste et de l'ambassadeur américain fraîchement accrédité à Alger, Henri Ensher. L'ambassadeur a tenu à préciser, tout au début, que la délégation américaine a été occupée ces deux derniers jours par une série de rencontres avec les hauts responsables algériens.

Si le général américain estime que «la situation sécuritaire en Libye devra aussi interpeller la diplomatie pour être résolue, il se dit convaincu qu'elle a son côté positif, celui de permettre aux Libyens de s'exprimer et de déterminer ce qu'ils veulent eux-mêmes». En attendant, il reconnaît qu'«il y a une prolifération d'armes (petites armes, explosifs, missiles) en provenance de la Libye qui nous inquiète tous». Il fait savoir à cet effet que «les Etats-Unis sont d'accord avec beaucoup d'autres pays et pensent que le contrôle de ces armes relève de la responsabilité du CNT». Mais, ajoute-il, «il a été clair, durant cette conférence que l'Algérie a organisée, que tous les pays de la région doivent chercher des moyens pour aider le CNT à assumer cette responsabilité de contrôler les armes en circulation». Carter Ham indique que le département d'Etat américain a dépêché des équipes dans les pays de la région y compris en Algérie «afin de chercher des moyens pour contrôler la circulation de ces armes». Ceci, dit-il, «se fait dans le cadre de la sécurité régionale». Sécurité qui lui fait dire que «la résolution de ce problème nécessitera des efforts de la région et du monde entier».

A ceux qui pensent que l'OTAN va «afghaniser» la Libye, Carter interroge : «On oublie qu'il y a 6 mois, les choses ont commencé par les menaces de Kadhafi de pourchasser les habitants de Benghazi comme des rats ?» «Je pense, dit-il, que la Libye se dirige vers de meilleurs jours et l'avenir appartient aux Libyens».

«Il y a eu toujours des discussions pour nous établir en Afrique…»

Le général américain poursuit : «Par l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, la communauté internationale a pris la courageuse décision d'agir. Nous ne saurons jamais combien de vies ont été épargnées par cette action. Je pense que ce sont des milliers de vies qui ont été sauvées». Le défi pour lui est «comment aider les Libyens à avoir l'Etat qu'ils veulent et qu'il faille pour cela répondre à des besoins diplomatiques et sécuritaires». Il est convaincu qu'«il y a beaucoup de défis à relever».

En réponse à une question sur le terrorisme que les Etats brandiraient pour empêcher les démocraties de s'installer, Carter a indiqué qu'«il a été clair que, durant cette conférence, faire face à la menace terroriste est une inquiétude partagée par tout le monde». Et, continue-t-il, «je pense que le rôle de leader que tient l'Algérie dans la lutte antiterroriste dans la région et de par la conférence qu'elle a organisée en présence de nombreux pays et organisations régionales et internationales, démontre que le terrorisme est un problème international», a-t-il affirmé. Il fera remarquer que la menace terroriste n'est pas seulement dans la région mais à travers le monde. Interrogé sur la qualité des missions que le commandement qu'il préside peut mener en Afrique alors que son siège est à Stuttgart, le général américain a répondu que «c'est une décision pratique formulée il y a quelques années à partir d'un commandement qui existait déjà en Allemagne». Contrairement au fait que les responsables américains se sont toujours empêchés de reconnaître qu'ils voulaient établir le siège de l'Africom dans l'un des pays africains, pour cette fois, Carter Ham a reconnu qu'«il y a eu toujours des discussions pour nous établir en Afrique mais ce serait très coûteux pour nous, surtout que les Etats-Unis vivent des difficultés financières». Il affirme alors que «nous comptons rester en Allemagne et je pense que nous sommes très bien placés». Au passage, il avoue même que «nous aurions souhaité avoir un grand budget mais notre budget est assez limité».

«L'Africom ne prévoit pas de grandes bases en Afrique»

Pourquoi alors optez-vous pour la guerre qui coûte cher au lieu de participer dans des programmes de développement ? lui demande une consÅ“ur. «Je suis soldat depuis 35 ans et personne ne méprise la guerre comme un soldat. Un de nos objectifs est de créer un partenariat avec les Etats africains. Nous ne cherchons pas à faire la guerre», lui a-t-il rétorqué.

 Le responsable militaire américain a déclaré être inquiet de la qualité de l'image de marque de l'Africom véhiculée aussi bien aux Etats-Unis qu'en Afrique. «Lorsque le commandement a été créé il y a trois ans et demi de ça, des voix américaines se sont élevées pour dire que nous sommes en train de militariser la politique extérieure des Etats-Unis. Mais depuis ce temps, je crois que nous avons apaisé ces inquiétudes et démontré qu'elles ne sont pas fondées». Il explique que «nous travaillons sur deux principes, le premier est de dire qu'une Afrique sécurisée, stable et sans danger, c'est l'intérêt des Etats-Unis et de tout le monde et le deuxième qui revêt une très grande importance est de reconnaître qu'il appartient aux Africains de résoudre les défis de leur continent». Il promet quand même que «lorsque l'aide américaine est demandée, on la donne». Le général américain affirme que les Etats-Unis ne cherchent pas à installer des bases américaines en Afrique, «mis à part celle que nous avons déjà à Djibouti.» Avec cette précision que «notre programme ne prévoit pas de grandes bases en Afrique».

A propos des relations algéro-américaines, le général insistera sur le mot partenariat pour noter que dans ce cadre «nous devons créer des opportunités aussi bien pour les forces algériennes qu'américaines, notamment en matière de formation puisqu'on apprend les uns des autres». Et bien, dira-t-il, que «je suis très content du niveau de la coopération entre les forces militaires de nos pays, j'estime qu'il y a encore du chemin à faire».

«L'Algérie a toujours respecté le droit international»

La vice-adjointe d'Hillary Clinton intervient pour sa part pour noter que «ça fait longtemps que nous avons reconnu que la puissance militaire n'élimine pas le terrorisme, nous avons adopté une approche plus large d'aides aux Etats. Nous travaillons pour cela, avec l'Africom, le partage de renseignements et au plan politique».

 Shari Villarosa rappelle que «c'est une approche que Mme Clinton appelle diplomatie, défense et développement». Elle fait part à cet effet de «discussions inter institutions, aux Etats-Unis et à l'étranger. Nous sommes certains qu'elle est la meilleure pour mettre fin au terrorisme et aux causes de son recrutement». Et si les Américains ne tarissent pas d'éloges vis-à-vis de leur coopération avec l'Algérie, C'est pour Shari Villarosa «parce que c'est une excellente relation qui s'améliore de jour en jour. Nous avons parfois des divergences mais ça fait de nous d'excellents partenaires». Elle rappellera que la création du forum mondial de lutte antiterroriste qui doit se réunir le 21 septembre prochain à New York est une tribune pour «travailler et discuter sur les moyens pour faire face à ce fléau». Il est question, selon elle, de mobilisation de ressources par les pays demandeurs. Le forum, au cours duquel l'Algérie présidera un atelier qualifié par la responsable américaine d'important, discutera des moyens à mettre en Å“uvre pour le maintien de l'ordre civil mais aussi pour faire face à la menace islamiste. Interrogée sur ce qu'elle pense à propos de l'accueil par l'Algérie de la famille Kadafi, Shari Villarosa affirme que «l'Algérie a toujours approuvé les résolutions de l'ONU. Nous avons confiance en la politique étrangère de l'Algérie qui a toujours respecté le droit international».




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