Invité samedi dernier au Forum constantinois, initié par l'association Numidi-arts et les éditions Champ libre, le commandant Rabah Zerari a levé le voile sur des aspects jusque-là méconnus sur les phases d'installation de la Révolution sur le territoire national.Mais tout au long de son intervention, il reviendra à plusieurs reprises pour s'insurger et condamner l'idée qui veut que ce soit le général de Gaulle qui a offert l'indépendance aux Algériens. «De Gaulle n'a fait que poursuivre ce que ses prédécesseurs avaient commencé. Il nous a fait la guerre totale, qui s'est poursuivie 20 ans durant, après son arrivée. Il y a eu beaucoup de condamnés à mort», a-t-il répondu aux «esprits chagrins» et aux révisionnistes.
De son nom de guerre Si Azzedine, l'une des personnalités remarquables de la Guerre de Libération algérienne, le commandant s'est livré à c?ur ouvert pour raconter les stratégies les plus efficaces pour faire adhérer les populations à la cause des combattants. Une cause pour laquelle il s'est engagé parmi les premiers et qui lui a valu quelques déceptions au début quand il avait rejoint le maquis de Zbarbar. «Les militants se cachaient dans le maquis, ils n'étaient pas organisés, il n'y avait pas d'armes, ni de casernes», a-t-il témoigné.
A ce moment-là, selon ses dires, il fallait pénétrer les dechras et inciter la population à participer à la guerre et à la cotisation. «Même une vieille dame a le droit et le devoir de la participation à l'effort de guerre. C'est la stratégie de la pénétration des dechras qui était très efficace au renforcement de la Révolution», a-t-il révélé.
Et de renchérir qu'ils étaient contraints de mentir aux riverains, en leur disant que seule leur dechra n'avait pas encore participé à la Révolution. Le conférencier, accompagné par son ami, le journaliste Boukhalfa Amazit, s'est attardé aussi sur ce procédé qui a fait de lui un redoutable ennemi de l'armée française : les embuscades.
«Au moment où la France a tricoté toutes les montagnes avec des unités placées un peu partout», il fallait trouver le meilleur moyen de frapper avant de filer entre les mailles de l'ennemi. «Frappe, déshabille et fuis», parce que «Rien ne sert de mourir, il faut vaincre et courir !» C'était sa devise et le résumé de sa stratégie.
Sur les 25 embuscades qu'il avait commandées, il n'avait perdu aucun homme. D'autre part, l'invité a déploré la qualité des travaux, qu'ils soient cinématographiques ou historiques, réalisés sur la Révolution, et où l'on ne parle pas des initiateurs de la guerre. «En réalité, rien n'a été dit sur la guerre, et il reste beaucoup de choses à dire. Maintenant, c'est la diarrhée, tout le monde dit n'importe quoi, mais ce n'est pas la vérité», a-t-il conclu. A la fin et en guise de conseil, le commandant Azzedine s'est adressé aux jeunes en estimant que «la nouvelle génération doit prendre en charge l'histoire et la sauver».
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Posté Le : 24/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Y S
Source : www.elwatan.com