Publié le 19.11.2023 dans le Quotidien l’Expression
Devant le mémorial dédié au martyr Moh Djerdjer, son frère, le gynécologue Said Mitiche, a l'esprit absorbé par le souvenir d'un frère aîné à la bravoure légendaire.
Le commandant Azeddine va arriver dans un moment. C'est ce héros de la révolution algérienne qui a émis le voeu de venir se recueillir sur le mémorial de Moh Djerdjer et lui rendre un hommage à la hauteur de la figure historique qu'il représente. La famille Mitiche de Boghni, n'a pas hésité à répondre positivement à cette invitation louable et à cet appel du coeur. Achour Mitiche, autre frère de Moh Djerdjer, est l'un des organisateurs principaux de cette cérémonie. Il est sur tous les fronts devant le mémorial, car il faut veiller sur le bon déroulement de l'organisation, mais aussi assurer l'accueil des dizaines d'anciens maquisards de la glorieuse Guerre de Libération nationale, venus d'un peu partout. Le héros de la guerre d'indépendance Mitiche Mohamed Arab, plus connu sous son nom de guerre Moh Djerdjer, a marqué tous les esprits de par son apport à la Révolution nationale. C'est pourquoi, toutes les personnes conviées à l'événement n'ont pas hésité une seconde à répondre à l'appel. Et c'est tout naturellement que la ville de Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été le lieu d'attraction de ces anciens membres de l'Armée de Libération nationale (ALN).
Deux symboles de la Révolution
Pour la réussite de l'hommage à Moh Djerdjer, les membres de la famille Mitiche et les responsables locaux de l'Organisation nationale des moudjahiddine, ainsi que d'autres acteurs, se sont mobilisés depuis quelques jours et plus particulièrement depuis la matinée d'hier. L'invité de marque attendu dès le lever du jour n'est autre que le commandant Azeddine. Parmi la foule, les commentaires vont bon train sur cette «rencontre» entre deux symboles de la guerre d'indépendance: Moh Djerdjer et le commandant Azzedine. Certains citoyens, qui étaient de passage par hasard, n'ont pas hésité à y élire domicile, en apprenant la nouvelle. Ils ont tous attendu jusqu'à l'arrivée du commandant Azeddine, accompagné de Hamid Oussedik, également ancien compagnon de Moh Djerdjer. Quand le commandant Azzeddine atterrit en face du mémorial de Moh Djedjer, l'émotion est à son comble. Les visages, surtout ceux de la famille révolutionnaire, sont également gagnés par une certaine tristesse mêlée à de la fierté. La tristesse de ne pas voir parmi eux aujourd'hui, Moh Djerdjer, partager ce moment de gloire, de l'indépendance algérienne. Fierté d'appartenir à la noble famille, celle des révolutionnaires, qui compte dans ses rangs Moh Djedjer et le commandant Azeddine. L'arrivée de ce denier provoque «une onde de choc».
L'Algérie était une zone interdite
En se retrouvant face à ses hôtes, le commandant Azeddine lâche avec son humour habituel: «Je ne vous ai pas reconnus! J'ai connu vos parents!». Et d'ajouter: «Je suis chez moi». «Allah yarhem chouhadda» a martelé le commandant Azeddine à plusieurs reprises. Avant d'ajouter: «Je suis au milieu des hommes, au pays des hommes, au pays du nationalisme». Le commandant Azeddine a exprimé toute sa fierté d'être parmi les habitants de la région: «C'est ma wilaya. Je me sens chez moi et vive l'Algérie!». Le commandant Azeddine, répondant à l'appel des habitants de la région a souligné: Je répondrai présent à toute sollicitation. Mais, a-t-il averti: «Je ne suis pas historien, je n'ai pas fréquenté l'université. J'ai appris des choses au maquis grâce à des hommes merveilleux. Je suis un témoin et un acteur, bien sûr, de l'histoire de notre pays, notre Algérie, notre révolution. La plus belle du monde! Nous avons remporté une victoire sur une puissance occidentale. C'est la 4e puissance mondiale. L'Algérie était devenue une zone interdite, 8000 villages assaillis, un million et un demi-million de martyrs? Toutes les frontières étaient fermées avec des moyens sophistiqués et avec des millions de mines qui continuent de tuer jusqu'à maintenant». Le commandant Azeddine a dénoncé ceux qui disent que c'est De Gaulle qui nous a donné l'indépendance. L'orateur s'est indigné farouchement contre ce genre de propos: «De Gaulle, nous l'avons connu deux fois dans notre histoire. Nous l'avons connu le 8 Mai 1945. Il nous a coûté 45000 morts et 100000 prisonniers, peut-on l'oublier?». L'intervenant rappelle que l'Algérie a connu une seconde fois De Gaulle en 1958: «Il nous a fait du mal, il a laminé les maquis. Il n'y avait plus de bataillons, plus de sections...». De Gaulle a fait ce qu'il a pu faire mais il n'a pas pu vaincre le peuple algérien, a conclu triomphalement le commandant Azeddine.
Aomar MOHELLEBI
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Posté Le : 20/11/2023
Posté par : rachids