Algérie

Le comédien Hassan Benzerari à La voix de l’Oranie



«Le statut de l’artiste est tributaire de la volonté politique» C’est sur le plateau de tour-nage du feuilleton «Nass El- Houma»,-une série de vingt épisodes du réalisateur Ammar Mohsen- à Oran, que le comédien Hassan Benzerari s’est exprimé à la Voix de l’Oranie. «Hassan Beach», égal à lui-même a pointé certaines vérités... -La voix de l’Oranie: Vous avez déjà eu un précédent passage à Oran et vous êtes de nouveau présent aujourd’hui, que pouvez-vous nous dire sur ce retour ? - Hassan Benzerari: Je retrouve Oran toujours avec la même émotion et le même enthousiasme. D’autant plus que cette ville, avec ce qu’elle possède comme richesse architecturale, demeure pour moi une ville encore inexploitée par le cinéma et la télévision. Parce que ce constat, je l’ai fait lors d’un tournage dans cette ville en 2002. Mon séjour actuel à El Bahia, qui durera quinze jours, est une nouvelle opportunité pour la découvrir encore plus... - Vous êtes un comédien très sollicité par les cinéastes et vous avez plusieurs productions à votre actif, qu’en est-il pour vos prochains projets? - Il y aura du nouveau pour le Ramadan, des sketches précisément. En plus du tournage que j’ai achevé, un film policier que nous avons tourné à Jijel et dont l’histoire est parsemée d’aventures. - Vous avez été confronté à des difficultés lors du tournage du film «Tamanrasset»?... - «Tamanrasset» est le titre du film que devait tourner Merzak Allouache à Tamanrasset même. Mais pour des raisons qui demeurent inconnues, Allouache était obligé d’aller tourner au Maroc. Ainsi nos responsables passent toujours à côté des choses sérieuses. Particulièrement que ce film aurait pu exporter l’image touristique de Tamanrasset à l’étranger, lors de sa sortie dans les salles de cinéma européennes. Mais, on ne donne pas d’importance à ces potentialités dans notre pays et c’est désolant.  - Durant votre parcours artistique, vous avez vécu des moments heureux dont vous gardez encore le souvenir? -Il y a des films qui ont marqué ma personnalité et ont forgé ma carrière de comédien ensuite d’acteur. Parmi ces films, je citerai «Patrouille à l’Est», «La sueur noire», «Chroniques des années de braise» desquels je garde des souvenirs chargés d’émotions... - Que pensez-vous de la situation de l’artiste en Algérie? - Dans notre pays, il n’y a aucune législation qui protége l’artiste. Après s’être donné durant des années, il se retrouve abandonné et livré à l’oubli et à l’ignorance. La carence d’un statut propre à l’artiste complique les choses. Mais, je pense que c’est une question de volonté politique et ce sont les artistes eux-mêmes qui doivent se mobiliser. - Que représente Le Prix du «Fennec d’or» pour l’artiste? - Bien entendu, ce fut une initiative louable de la part de monsieur Hamraoui Habib Chawki qui a permis la rencontre entre artistes en plus d’un encouragement pour produire plus. - Et pour le programme «Alger, capitale de la culture arabe 2007» qui a bénéficié d’un budget colossal, quel est l’apport pour l’artiste? - Ce budget aurait pu être consacré à l’édification de théâtres, de salles de cinéma. Figurez-vous que les seuls espaces culturels qui existent aujourd’hui ont été construits pendant l’époque coloniale. Certaines salles de cinéma furent détournées pour être transformées en magasins ou en fast-foods. Il y a tout à faire pour la Culture dans notre pays! - Et pour «Ness El Houma»?... - C’est un feuilleton social; la nouveauté est que dans chaque épisode le téléspectateur découvrira une aventure vécue par une famille différente. - En qualité de comédien, pensez-vous que le théâtre a perdu son public? - Il y a eu une régression durant la décennie noire, mais ces deux dernières années on constate une relance enclenchée par les nouvelles productions. «Moutazawej fi otla» est un exemple concret du retour du théâtre et des spectateurs. Je remercie votre journal pour l’intérêt qu’il porte aux artistes et aux activités artistiques.       par Boukhellat Nadia


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