Le comble

Conséquences - Des lettres et parfois du courrier envoyé en express recommandé n'arrivent à leurs destinataires que deux semaines plus tard quand il ne faut pas le récupérer soi-même à la poste dans un quelconque cagibi.
Prenons maintenant le cas de la bureaucratie la plus connue à travers le pays, celle des postes.
Rares sont les bureaux qui travaillent à l'heure. Les files se forment parfois au moment précis de l'ouverture, mais une bonne partie du personnel n'est pas encore à son poste.
Pour encaisser un chèque CCP, souvent de quelques milliers de dinars, le client poireaute près d'une demi-heure avant que la préposée ne se pointe au guichet, pose son sac, salue ses collègues et allume son micro sans même regarder les clients ou même s'excuser.
Il est arrivé que la même préposée plongée dans une discussion passionnante avec sa collègue regarde à peine votre chèque et distraite tape deux fois sur son clavier la somme que vous voulez retirer.
Résultat, elle vous annonce que votre compte n'est pas alimenté alors qu'il l'est en réalité.
Ce genre d'incidents est courant et bien sûr fait perdre beaucoup de temps à l'usager obligé d'écrire une lettre de protestation et d'attendre que les services en charge de ce problème engagent les procédures de contrôle d'usage.
Plus grave, des employés visiblement très peu portés sur le travail et pressés de sortir, mentent aux retraités pour ne pas les payer le jeudi quand leur pension arrive ce jour uniquement pour éviter les tracas de la matinée et préfèrent reporter les paiements au samedi suivant.
Des lettres et parfois du courrier envoyé en express recommandé n'arrivent à leurs destinataires que deux semaines plus tard quand il ne faut pas le récupérer soi-même à la poste dans un quelconque cagibi.
Cette lenteur des opérations due essentiellement à une incompétence flagrante et à un laisser-aller qui autorise tous les dépassements n'est pas sans déteindre sur l'activité économique. Certains dérangements de téléphone durent aujourd'hui entre deux et trois mois.
Pour éviter de répondre aux usagers, le 12 est remplacé par une disquette et lorsque le service des postes procèdent quelque part à une opération de routine, les dégâts sont en général considérables puisque de nombreux riverains perdent leur tonalité aussitôt.
Même des institutions financières qui ont pourtant pignon sur rue, n'échappent pas à cette bureaucratie qui est devenue par moments, contagieuse.
Alors que dans tous les pays du monde les banques et les caisses d'épargne se battent pour avoir le maximum de clients et dépensent des sommes colossales en publicité pour cela, chez nous tout est fait pour décourager le citoyen.
La Cnep par exemple exige un certificat de résidence pour l'ouverture d'un compte.
Et pour délivrer ce sésame, certaines mairies «zélées», pas toutes Dieu merci, réclament au client une carte de vote, résultat pour avoir un compte, il faut avoir voté.
C'est le comble...