Algérie

Le combat pour la mémoire Repère


Les Palestiniens commémorent aujourd'hui la Journée de la terre. Rappelons-nous, c'était un 30 mars 1976 quand ils furent une nouvelle fois chassés de leurs terres. Ils s'y sont opposés avec leurs moyens, c'est-à-dire les mains nues. C'est cette bataille qui est commémorée, car l'expropriation est souvent synonyme d'exil et d'oubli. Les Palestiniens refusent l'un et l'autre, même si depuis 1948, le territoire sur lequel ils vivent change d'étendue et de morphologie. Des îlots sans continuité géographique, où même les plus optimistes des dirigeants internationaux considèrent qu'il n'y a pas la moindre possibilité d'établir un Etat palestinien.
Ou plutôt l'Etat palestinien tel que le décrivent les résolutions internationales, car depuis au moins 1980, de dangereuses subtilités ont été introduites que les Palestiniens ont su déjouer. Des Etats ont été bâtis sur du vide, sans la moindre consistance et surtout en rapport avec le droit. C'est cette fameuse notion de droits politiques à laquelle les Palestiniens opposent celle des droits nationaux. Quelle injustice, et l'on sait à quoi peut mener le désespoir. Si dans un tel contexte, Israël se prépare à cette commémoration par un déploiement de son appareil militaire, l'on reste persuadé que dans le combat qui l'oppose à la mémoire, la répression n'a jamais été victorieuse. Elle est vaine. Pour preuve, les Palestiniens ont perdu leurs terres et jusqu'à leurs droits les plus élémentaires, mais pas la mémoire qui leur permet de maintenir intact le sentiment nationaliste.
Peut-être même que la journée d'aujourd'hui pourrait être le point de rupture avec un processus en fin de compte futile comme le considère la nouvelle génération de Palestiniens qui appelle à d'autres formes de lutte. Plus particulièrement, priver Israël de tout ce qui pourrait lui servir d'alibi, comme les négociations, alors même que les Israéliens ont fini par le reconnaître, ils n'y croient pas. Plus que cela, ils n'en veulent pas et il faut leur reconnaître le mérite de la clarté en déclarant cette fois qu'ils refusent la création d'un Etat palestinien. Il est d'ailleurs remarquable que ce qui tient de programme du nouveau gouvernement israélien soit passé sous silence, sauf par les Palestiniens bien entendu pour qui le jeu est désormais clair.
Et même depuis bien longtemps, en menaçant par exemple de dissoudre l'Autorité palestinienne, dont l'existence qui devait être de courte durée n'est pas seulement éphémère, mais surtout contraignante quand l'autre partie ne respecte jamais les engagements auxquels elle a pourtant souscrit. Avec une marge de man'uvre aussi étroite, les dirigeants palestiniens savent par ailleurs qu'il faut tenir compte de leur propre opinion qui a cessé de croire au processus de paix actuel. Une nouvelle phase s'annonce dans ce conflit duquel la violence paraît d'ores et déjà exclue, pour justement priver Israël du moindre alibi. Afin aussi d'éviter un autre Ghaza toujours sous blocus israélien.
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