Algérie

Le combat, les valeurs d'un homme plein de sagesse



Le combat, les valeurs d'un homme plein de sagesse
Il avait organisé et mené la résistance dans la région de l'Ahaggar contre la colonisateur français, déjoué ses tentatives sécessionnistes et participé, après l'indépendance, à la construction du pays. Cet hommage devait se tenir le 30 décembre 2015, mais été reporté en raison du deuil national décrété suite à la mort de l'autre figure historique, Hocine Aït-Ahmed. Pour l'occasion, le docteur Lahcène Zeghidi, historien, a retracé le combat, les valeurs, de cet homme qui symbole aussi l'attachement des tribus targuies à l'unité nationale. L'historien a fait, à l'occasion, un parallèle sur le plan des valeurs et des idéaux avec un autre homme d'une aussi grande stature, Hocine Aït-Ahmed qui vient de nous quitter, le dernier des neuf (les six qui ont déclenché la Révolution plus les trois de la Délégation extérieure) et qui a eu, dit-il, « des funérailles dignes d'un Président », « le deuxième Président algérien après Mohamed Belouizdad », estime-t-il. Pour les témoins, quand on évoque Hadj Moussa Akhamokh, l'on se rappelle, surtout, les grandes batailles héroïques menées sous sa direction par les tribus targuies, comme celle de Tidikelt, à Aïn Salah, Tit à Tamanrasset et d'autres encore. Selon Dr Zeghidi, les deux personnages laissent un grand héritage de militantisme, un legs de valeurs révolutionnaires, de sacrifice et d'amour pour le pays.Il a rappelé le rôle qu'a joué Hadj Moussa Akhamokh avec son frère Bey pour la mobilisation des populations contre la colonisateur aussitôt qu'on lui eut envoyé, en 1956, un émissaire du colonel Si El-Haouès. Akhamokh commença alors « un travail de mobilisation et de liaisons de la vallée du M'zab à la région de l'Ahaggar ». L'Amenokal (le sage des sages) avait développé, en parallèle, au sein des populations locales, toute une philosophie qui constitua un « terreau fertile » au développement du nationalisme et à l'implantation, en 1960, de la base de l'ALN au sud, notamment suite à la mission confiée par Houari Boumediène à Abdelkader El-Mali, Abdelaziz Bouteflika en l'occurrence. Parmi les positions qui ont fait la réputation de l'homme et de ses proches, le défi lancé au gouvernement français, en mettant en échec ses visées de partage de l'Algérie en voulant créer « un sultanat » dans le Sud algérien pour s'approprier ses richesses ? la France venait de découvrir du pétrole en 1956 ? et pour les besoins de ses essais nucléaires. De Gaulle confie cette mission à Michel Debré, son ministre, qui fut dépêché auprès de Moussa Akhamokh pour le convaincre d'avaliser son plan, mais en vain. De Gaule a récidivé en invitant les deux frères, Moussa et Bey, à l'Elysée même en 1960, et toujours rien. L'homme était viscéralement attaché à l'unité nationale.Selon Zeghidi, les chefs de la Révolution nourrissaient, à juste titre, des « craintes » vis-à-vis des tentatives de la France d'accaparer le Sud. C'est le cas notamment d'Abane Ramdane qui « inscrivit ainsi la question de l'intégrité territoriale dans la plateforme de la Soummam ».Hadj Akhamokh est connu pour ses principes aussi bien durant la Révolution, lorsqu'il fallait libérer le pays, qu'après, en s'engageant dans la reconstruction du pays. Il avait représenté la région de l'Ahaggar durant plusieurs mandats à l'APN. Il a été relayé par son fils au niveau du Conseil de la nation. Ce dernier, Mohamed Akhamokh, n'a pas manqué de souligner la vision unitaire du père, un principe testimonial qui reste un héritage consensuel bien assumé.




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