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Le combat est loin d'être fini


Le combat est loin d'être fini
La bataille ne sera définitivement gagnée que par l'adoption et l'application de cette loi.Chat échaudé craint l'eau froide. Les organisations de la défense des droits de la femme ne veulent pas crier victoire même si le Sénat a enfin pris la décision d'inscrire dans son agenda le débat sur l'avant- projet de la loi criminalisant les violences faites aux femmes. Rien n'est encore gagné, selon Fadila Chitour, professeure en médecine, présidente et l'une des fondatrices du réseau Wassila pour la défense des femmes et des enfants victimes de violence. Pour elle, la bataille ne sera définitivement gagnée que par l'adoption et l'application de cette loi. «On ne peut pas imaginer que la loi de protection des enfants soit adoptée et que celle des femmes soit bloquée», a-t-elle regretté, en expliquant que la cohérence de la construction d'un Etat de droit exige l'exécution de la volonté et l'engagement du gouvernement. Dans le même sens, elle a estimé que si le Parlement a adopté une loi proposée par le gouvernement, il serait grave que le Sénat refuse la même loi qui n'est autre qu'une volonté des pouvoirs législatif et exécutif. «S'il y avait contradiction entre l'expression de cette volonté par l'Exécutif à l'intérieur même du pouvoir législatif, une Chambre serait d'accord pour l'adoption et l'autre manifesterait son opposition, ça serait une grave atteinte à cette cohérence». Elle fait savoir en outre que la construction d'un Etat de droit ne peut être exprimée que par l'adoption d'un arsenal juridique renforcé. Mme Chitour a ajouté que si ce projet de loi criminalisant la violence contre les femmes est adopté, il ne sera pas en mesure de changer les choses. «La violence n'en sera pas pour autant éradiquée.» Mais le plus important est une prise de position officielle des institutions. Elle fait savoir que la violence ne sera pas éradiquée, mais les femmes essaieront de lutter pour un changement des comportements. «Le texte législatif viendra mettre de l'ordre et sanctionner celui qui violera la loi. La prise de position officielle est plus qu'importante», estime-elle en mettant l'accent sur la nouvelle loi qui désignera qui est la victime et qui est l'agresseur. «Ce n'est pas possible de rester à mi-chemin, il faut absolument avoir le courage politique de l'Exécutif et du Législatif». De son côté, le collectif de femmes qui s'est réuni récemment à Alger pour lancer son mouvement féministe algérien a montré sa crainte et son inquiétude face à la situation actuelle.Les militantes pour l'émancipation de la femme et la défense de l'égalité des droits ont souligné l'importance de l'adoption de cette loi qui n'est autre qu'un droit légitime. «Nous avons peur que l'adoption de ce cadre législatif et réglementaire de lutte contre les violences ne soit pas concrétisée», a regretté une militante du collectif. De son côté, Yasmina Chouaki, présidente d'une association de protection de la femme avait souligné à L'Expression que la violence constitue un dangereux fléau qu'il convient de combattre sans aucun répit avec le renforcement des textes législatifs. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem avait souligné avant-hier à Alger que le projet de loi amendant et complétant le Code pénal portant sur de nouvelles mesures de protection de la femme contre toutes formes de violence a été soumis au Conseil de la Nation et sera «débattu lors de l'actuelle session d'automne. «Ce projet de loi voté par l'Assemblée populaire nationale (APN) en mars dernier, sera débattu et voté au Conseil de la Nation, lors de l'actuelle session d'automne», a-t-elle déclaré Pour la ministre, ce projet constitue un nouveau jalon pour protéger la femme de toutes les formes de violence et maintenir la cohésion au sein de la famille. Parmi les mesures stipulées par le projet de loi, figure la création de plusieurs articles sur la protection de la femme contre toutes formes de violence, d'agression, de violence verbale ou physique ou de mauvais traitement. Pour rappel, le projet de loi criminalisant les violences faites aux femmes, était bel et bien bloqué délibérément durant près d'une année par les sénateurs... A présent, rien ne garantit l'adoption de ce projet de loi tant attendu.


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