Algérie

Le combat douteux du syndicat


Le manque à gagner est estimé "entre 600 et 800 millions de dinars." Les surestaries, qui seront supportées par les réceptionnaires et le Trésor public, ont atteint un million de dollars, a déploré le P-DG.Le chef de l'exécutif de la wilaya n'a pas réussi, lors de la réunion avec les syndicalistes du port de Bejaia, à faire entendre la voix de la raison. Les grévistes demeurent rivés à la douteuse réclamation du départ du DG de l'entreprise alors que toutes leurs revendications sont satisfaites.
Les grévistes demeurent rivés à la douteuse réclamation du départ du DG de l'entreprise alors que toutes leurs revendications sont satisfaites. En présence des représentants de l'union de wilaya et de l'union locale, le wali n'a pu, après deux heures de discussions, convaincre les grévistes de reprendre le travail qu'ils se sont entêtés à conditionner par le départ du directeur de l'entreprise. "Il est convenu que la section syndicale remette tout un dossier sur la situation globale de l'EPB au wali.
Ce dernier le transmettra à qui de droit. En attendant, le syndicat du port maintient sa grève", nous a déclaré M. Hamlaoui, le SG de l'union de wilaya de l'UGTA de Béjaïa. Le manque à gagner, arrêté au 14e jour de grève, est estimé par le P-DG, M. Kasmi Halim, "entre 600 et 800 millions de dinars." Les surestaries, qui seront supportées par les réceptionnaires et le Trésor public, ont atteint un million de dollars, a-t-il déploré. Plus grave, quelque 22 navires ont été déroutés vers d'autres villes portuaires, plus généralement vers Jijel. Seuls "trois navires ont pu sortir du port grâce au courage de quatre travailleurs.
J'ai dû rester à l'intérieur du port jusqu'à 3 heures du matin et de les reconduire un par un chez eux", a dénoncé M. Kasmi, qui a décidé de déposer plainte contre les membres du conseil syndical qu'il accuse de porter atteinte à l'entreprise et de ne même pas respecter le service minimum. Il citera l'exemple de ce navire appartenant à un importateur de produits destinés à des minoteries et des semouleries qu'ils "ont refusé de le décharger depuis le 20 juillet. Pour moi, il s'agit d'un crime économique.
" Pour rappel, lors de la réunion de conciliation entre la section syndicale UGTA et la direction de l'entreprise, tenue mercredi dernier, en présence des représentants de l'union locale, de l'union de wilaya et de la Fédération nationale des travailleurs des ports d'Algérie (FNTPA/UGTA) et la direction de l'entreprise, un accord a été trouvé, comme l'atteste le PV de réunion, en notre possession, sur les mesures d'apaisement en vue d'une reprise effective du travail.
Il a été décidé la "levée des sanctions administratives et judiciaires découlant de ce mouvement de grève", "l'attribution d'une avance de 30 000 DA au personnel, remboursable au plus tard le 31/12/2020", "les rappels de primes variables qui seront compensés sur les mêmes éléments à hauteur du montant rappelé" et "la régularisation du nombre de journées non travaillées par des journées de récupération cumulées par les travailleurs".
Mais contre toute attente, la section syndicale n'a pas respecté son engagement en maintenant sa grève en dépit de l'accord qu'elle a passé et en présence de ses trois hiérarchies syndicales, l'union locale et des représentants de l'Inspection du travail. Aussi, la Fédération nationale des travailleurs des ports d'Algérie (FNTPA/UGTA) a décidé, jeudi dernier, de se démarquer publiquement de la section syndicale du port.
"Aujourd'hui, face à cette rigidité de maintenir cette position, j'ai le regret de vous informer que la fédération ne peut cautionner le mouvement et dégage de ce fait toute sa responsabilité" qui pourrait découler de cette grève, qui dérape, a écrit le président de la fédération dans sa lettre de démarcation. Plus grave encore, les membres du syndicat ont empêché, selon un cadre joint au téléphone, les non-grévistes d'accéder à l'entreprise et ont bloqué la route de l'arrière port à la circulation automobile.

L. OUBIRA/M. O.
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