Algérie

Le combat "douteux" du ministère du Commerce


D'aucuns estiment que le ministère du Commerce a échoué dans l'opération d'éradication du marché informel en Algérie. Il est loisible de constater qu'il n'en a ni les moyens ni encore moins la volonté de le faire.Depuis plusieurs décennies, la tutelle s'engage pour que l'économie nationale soit protégée de manière définitive contre ce phénomène. Or, force est de constater que la lutte contre les activités commerciales illicites a montré ses limites, surtout durant le mois de Ramadhan.
Pire encore, l'on est tenté de dire que le marché parallèle a encore de beaux jours devant lui. Il suffit d'une simple virée dans les principales artères de la capitale pour constater l'ampleur de ce phénomène et de son poids dans les activités commerciales. Il s'agit d'un ensemble d'espaces commerciaux clandestins devenus par la force des choses, de véritables marchés jouissant d'une réputation irréprochable auprès de la population. Les ménages sont, en effet, attirés essentiellement par les prix bas pratiqués dans ces places commerçantes illégales. Mieux, les clients qui fréquentent ces lieux ont la possibilité de négocier systématiquement les prix des produits mis en vente. Cette faveur est accordée par ces commerçants indélicats à leurs clients car ces derniers se fixent une marge bénéficiaire flexible et ne sont pas assujettis aux impôts. Et chacune des deux parties trouve son compte. Le vendeur pratique des tarifs abordables et le client se réjouit de la disponibilité du produit à des prix abordables. Ce type de commerce constitue une véritable plaie pour l'économie nationale. Et une perte sèche pour l'Etat. Il est, certes, difficile d'évaluer les pertes financières causées par ce phénomène mais ses méfaits sont apparents sur le terrain. Le secteur représente, avouent certains experts, entre
50 et 60% de l'économie nationale. L'on dénombre 1 500 points de vente informels recensés à travers le territoire national. Le ministère du Commerce n'en a éliminé, jusque-là, que 25%. Le phénomène a atteint des proportions alarmantes devant le regard apathique des responsables en charge du dossier. À l'approche du mois du jeûne, les pouvoirs publics ont encore une fois fermé les yeux sur ce phénomène. L'Etat va de nouveau blanchir ce marché... noir ! Il estime que ce marché parallèle servira de source d'approvisionnement accessible aux franges de la population aux revenus faibles ou moyens.
Déficit en marchés
Cela dénote aussi de la contreperformance de la tutelle quant à la réalisation du programme quinquennal du Président qui prévoit la création de 30 marchés de gros, 800 de détails et 1 000 autres de proximité. Ces structures peuvent être une des solutions pour régler cette problématique.
Car, une telle action d'envergure d'éradication du secteur informel ne devrait pas se faire en recourant à l'intervention systématique des services de police et à l'interdiction des points de ventes informels.
La tutelle a vite compris que la solution ne réside guère dans la répression tous azimuts des acteurs de cet espace clandestin. Bien au contraire, le défi que doit relever le département de M. Djellab est de réussir à convaincre ces vendeurs malveillants à suivre la voie de la légalité en leur proposant des solutions concrètes pour leur régularisation.
Il faudrait, au préalable, éliminer les causes à l'origine de ce marché parallèle. Pour cela, il est urgent d'accélérer la mise en place d'un réseau national de distribution qui devrait être composé de 30 marchés de gros, de 800 autres de détail et 1 000 unités (marchés) de proximité, comme préconisé. Autre solution proposée, l'interdiction aux producteurs nationaux et aux importateurs d'approvisionner les points de vente informels.
B. K.
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